« Macron, l’intelligent artificiel » : satire politique piquante au Théâtre des Deux Ânes

Entrevue 1

Ne vous laissez pas tromper par son titre : « Macron, l’intelligent artificiel », la dernière revue du Théâtre des Deux Ânes, n’a rien d’une réflexion sur les nouvelles technologies ou sur l’intelligence artificielle. Ici, ce sont les machineries politiques qui sont sur la sellette. Dans ce spectacle orchestré par Jacques Mailhot, des humoristes, chanteurs et imitateurs prennent un malin plaisir à égratigner les figures politiques de tous bords. Personne n’est épargné : droite, gauche, écologistes ou centristes, tous passent sous leur scalpel acéré. 

Sur scène, les artistes jonglent avec de multiples formes et styles d’humour. Ils nous font rire en chanson, dans le cadre plus classique du one-man-show (en prose ou en vers improvisés), ou bien dans d’étonnantes imitations de voix.

Pierre Douglas, vétéran des Deux Ânes, ouvre le bal avec une revue de presse parodique avant de retracer en chanson l’histoire présidentielle de la cinquième république – sans oublier son imitation de Georges Marchais. Florence Brunold, quand à elle, offre dans un one-woman-show une fable satirique mémorable dans laquelle elle explore la politique française en la comparant à son potager. Elle évoque ses grandes figures qui poussent plus ou moins bien, selon le coin, droite ou gauche, où elles ont pris racine. Entre les rampantes, les piquantes et les tenaces, la satire trouve pleinement sa place dans cette métaphore botanique. Enfin, Amaury Gonzague, incarne avec brio un aristocrate déphasé, perdu dans une époque qui n’est plus la sienne. L’aristo confronté à la modernité se ridiculise avec une autodérision désarmante. Lorsqu’il entremêle des expressions comme « wesh » ou « sa race » avec ses discours mondains, il crée un contraste aussi inattendu qu’hilarant, renforçant l’effet comique de son personnage.

Entre deux numéros apparaît en outre Émilie-Anne Charlotte, offrant au spectacle des respirations musicales. Elle s’attaque aux travers de la vie politique sur des airs bien connus, comme « La valse à mille temps », adaptés avec un humour grinçant. Yann Jamet, imitateur chevronné avec plus de vingt ans de carrière et 50 personnages en stock, clôture le spectacle en reproduisant avec justesse les voix de personnalités comme Véronique Sanson, Patrick Bruel, Fabrice Luchini ou encore Julien Clerc. 

En somme, Macron, l’intelligent artificiel est une revue politique mordante où tout le paysage politique est passé à la moulinette de l’impertinence. Les artistes se relaient au fil des soirées. Ainsi, Michel Guidoni et Jean-Pierre Marville, par exemple, alternent avec ceux évoqués au-dessus. À découvrir au théâtre des Deux Ânes jusqu’au 27 avril 2025.

Thumbnail