Le président Emmanuel Macron poursuit activement ses consultations pour nommer un nouveau Premier ministre, alors que la France se trouve toujours sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, plus de deux mois après les dernières élections législatives. Ce lundi 2 septembre, l’Élysée sera le théâtre de discussions stratégiques cruciales. En effet, le chef de l’État recevra deux de ses prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi que l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, dont le nom circule avec insistance pour prendre la tête du gouvernement.
Un retour aux sources ?
Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur puis Premier ministre sous François Hollande, a quitté le Parti socialiste en 2022, en désaccord avec l’alliance de la Nupes, dirigée par La France Insoumise (LFI). Son profil modéré, situé au centre-gauche, en fait un candidat moins polarisant pour la majorité présidentielle actuelle, tout en restant acceptable pour une partie de la droite.
Macron semble ainsi explorer l’option Cazeneuve, notamment pour éviter une censure immédiate de son gouvernement par l’Assemblée. Le président semble vouloir s’assurer du soutien de François Hollande, qui, bien que critique de certaines décisions récentes de Macron, pourrait ne pas s’opposer à la nomination de son ancien Premier ministre.
Un dialogue avec les anciens présidents
François Hollande, récemment réélu député de Corrèze, sera reçu à 11 heures à l’Élysée. Si une partie de la gauche critique l’hypothèse Cazeneuve, Hollande pourrait, pour sa part, voir en lui une solution de compromis viable, d’autant qu’il avait déjà confié d’importantes responsabilités à Cazeneuve lors de son propre mandat.
Nicolas Sarkozy, attendu plus tard dans la journée, exprime en revanche des réticences. Pour lui, Bernard Cazeneuve ne correspond pas au « centre de gravité de la politique française, qui est à droite ». L’ancien président de la République plaide plutôt en faveur de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, qu’il considère comme un « bon choix » pour le poste de Premier ministre. Cependant, cette option semble peu soutenue par les leaders des Républicains, qui préfèrent se positionner en opposants en vue de la présidentielle de 2027.
Une décision imminente?
Le président Macron se trouve à un carrefour politique délicat. Il doit choisir un Premier ministre capable de rassembler une majorité parlementaire, ou du moins de ne pas s’aliéner immédiatement l’ensemble des forces politiques. La décision finale, qui pourrait intervenir sous peu, sera déterminante pour la suite de son quinquennat. Le soutien – ou l’opposition – des anciens présidents rencontrés ce lundi pèsera sans doute lourd dans la balance.