Lors d’une tournée dans la corne de l’Afrique, le président français Emmanuel Macron a exhorté samedi les parties belligérantes au Soudan à mettre fin aux hostilités, après plus d’un an et demi d’un conflit dévastateur. « Nous appelons les parties prenantes à déposer les armes et à tous les acteurs régionaux qui peuvent jouer un rôle, de le faire de façon positive, dans l’intérêt de la population qui a trop souffert », a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Une situation critique après un an et demi de conflit
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre opposant l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire commandée par le général Mohamed Hamdane Daglo. Ce conflit a causé la mort de dizaines de milliers de personnes et entraîné le déplacement de plus de 11 millions de Soudanais.
Selon les Nations unies, environ 26 millions de personnes font face à une insécurité alimentaire sévère. Jeudi, Edem Wosornu, cheffe du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, a souligné que le pays risque de connaître « la plus grave crise alimentaire de l’histoire mondiale récente ». Elle a estimé à 4,2 milliards de dollars l’aide nécessaire pour répondre aux besoins humanitaires en 2025.
Un appel à la négociation et au retour de la société civile
Pour Emmanuel Macron, la résolution du conflit passe par un cessez-le-feu immédiat et l’ouverture de négociations inclusives. « Le seul processus qui peut exister au Soudan, c’est celui du cessez-le-feu, de la négociation et de redonner toute sa place à la société civile », a-t-il déclaré, en référence au mouvement populaire qui avait chassé l’ex-président Omar el-Béchir du pouvoir en 2019.
Le président français a également invité les acteurs régionaux à jouer un rôle actif pour encourager la paix, soulignant les immenses souffrances de la population soudanaise et l’urgence d’une intervention internationale coordonnée.