Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au Burkina Faso, a vivement critiqué le président français Emmanuel Macron, l’accusant d’avoir « insulté tous les Africains ». Cette réaction fait suite aux propos de Macron lors de la conférence des ambassadeurs, le 6 janvier 2025, où il avait dénoncé « l’ingratitude » de certains pays africains envers la France, notamment au sujet des interventions militaires françaises au Sahel. Macron avait déclaré : « L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c’est une maladie non transmissible à l’homme. »
Lors d’une cérémonie de vœux ce lundi, le capitaine Traoré a déclaré : « Nous ne sommes pas des humains à ses yeux. Voilà comment ce monsieur voit l’Afrique, voit les Africains. » Les relations entre le Burkina Faso et la France se sont fortement détériorées depuis le coup d’État de septembre 2022 qui a porté le capitaine Traoré au pouvoir, entraînant en 2023 le départ des forces françaises du Burkina Faso, comme au Mali et au Niger.
Traoré a également critiqué la persistance d’accords de coopération militaire avec la France dans certains pays, qualifiant leur dénonciation comme une étape essentielle pour une véritable rupture avec les « forces impérialistes ». Des pays comme le Tchad et le Sénégal ont déjà entamé cette démarche, exigeant la fermeture des bases militaires françaises et la fin de toute présence militaire étrangère.
Selon Traoré, Macron devrait « prier les Africains » en reconnaissance de l’histoire commune qui lie la France et l’Afrique. Il a souligné que les interventions militaires françaises sont perçues comme une forme de domination et non d’aide, ce qui alimente le ressentiment envers Paris.
Ces tensions reflètent un changement profond dans les relations entre la France et plusieurs pays africains, qui remettent en question l’héritage colonial et les accords de coopération militaire, marquant ainsi une volonté croissante d’affirmer leur souveraineté.