Hier soir, Bernard de la Villardière présentait sa nouvelle émission Dossier Tabou sur M6. Pour la première, le journaliste de 58 ans s’est intéressé à la progression de l’Islam en France lors d’une enquête de deux heures.
Alors qu’ils étaient à Sevran, ville de Seine-Saint-Denis confrontée à la montée du salafisme, Bernard de la Villardière et son équipe ont été pris à partie par une bande de jeunes. La veille, le journaliste avait confié à Anne-Sophie Lapix dans C à vous sur France 5 : « Les policiers m’avaient dit : ‘Quand vous venez à Sevran, dites-nous et puis on ne restera pas loin’. Mais je refusais de recourir à ce subterfuge. Je ne les ai pas prévenus ».
Mais plus de peur que de mal pour le journaliste de M6 qui a préféré quitter les lieux avant que la situation ne dégénère.
De son côté, Stéphane Gatignon, le maire de Sevran, a dénoncé sur RMC le côté « racoleur » et « manipulateur » de Bernard de la Villardière : « Très franchement, je ne voulais pas participer à cette émission. Parce que Bernard de la Villardière, c’est racoleur… (…) Donc quand ils m’ont demandé une interview, avec l’accumulation de tout ça je me suis dit: ‘il faut que je réponde’. C’est un jeu de con en fait, à tous les coups tu perds! Si tu n’interviens pas, t’as une polémique et tu ne t’en sors pas. On te dit ‘pourquoi tu n’es pas intervenu?’. Et si tu acceptes l’interview, on te dit ‘pourquoi tu es intervenu?’. Donc t’es coincé. Quoi que tu fasses, de toute façon tu l’as dans l’os ».
Le maire de Sevran affirme avoir été manipulé par le journaliste : « L’interview a duré une heure et demi. On a joué au chat et à la souris: il voulait entendre des trucs et moi je ne lui répondais pas ce qu’il voulait entendre. Je sais qu’il en restera 40 secondes ou une minute dans l’émission, c’est pour ça que je n’aime pas faire ces interviews et que je préfère parler en direct. Je regrette d’y avoir participé mais en même temps je me sentais contraint. Bien sûr que j’ai été utilisé. Bernard de la Villardière manipule tout le monde ».
Stéphane Gatignon affirme que plusieurs médias sont déjà venus à Sevran et n’ont eu « aucun soucis » : « comme c’est lui qui est venu, il y a eu une crispation par rapport à ça » affirmant que Bernard de la Villardière veut créer « une rupture, une stigmatisation de Sevran ».
Entrevue vous propose de découvrir la séquence.