Lutte contre le trafic à Grenoble : la CAF suspend les allocations aux familles des dealers
À Grenoble, un dispositif unique en France a été mis en place pour lutter contre le trafic de drogue : la Caisse d’allocations familiales (CAF) d’Isère retire désormais les allocations familiales aux individus reconnus coupables de trafic de drogue. Cette mesure radicale est le fruit d’une collaboration étroite entre le parquet de Grenoble et la CAF, qui vise à intégrer les gains illicites des trafiquants dans le calcul des prestations sociales.
Jusqu’à présent, 55 personnes ont été signalées par le parquet, bien que toutes n’aient pas encore fait l’objet de sanctions. Selon les mots d’Éric Vaillant, procureur de la République à Grenoble, « la plupart sont en cours de traitement » par la CAF. Les sanctions varient de la suppression temporaire à une simple réduction des droits aux allocations, basées sur les revenus générés par le trafic de drogue.
Ce procédé, qui a démarré en décembre 2020, a déjà mené à des sanctions pour certains dealers. « Les prestations sociales que l’on verse doivent correspondre à la réalité », explique Florence Devynck, directrice de la CAF d’Isère, soulignant l’importance de l’adéquation entre les revenus déclarés et les allocations distribuées.
Grenoble est actuellement confrontée à une hausse significative de la violence liée aux drogues, avec des fusillades régulières et de nombreux points de vente illégaux éparpillés à travers l’agglomération. Cette initiative locale pourrait marquer un tournant dans la gestion des prestations sociales et la lutte contre la criminalité organisée en France.