Lutte contre le narcotrafic : Michel Barnier mobilise les ministres de l’Intérieur et de la Justice

07 novembre, 2024 / Entrevue

Le Premier ministre Michel Barnier recoit ce jeudi après-midi à Matignon Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Didier Migaud, ministre de la Justice, pour définir les actions de lutte contre le narcotrafic. Cette rencontre précède leur déplacement à Marseille, prévu pour vendredi, où ils présenteront de nouvelles mesures pour contrer la violence grandissante liée aux trafics de drogue. Le rendez-vous de 15h30 est vu comme une étape cruciale dans l’organisation d’une « mobilisation immédiate et générale » contre la criminalité organisée, comme l’a affirmé l’entourage de Michel Barnier.

En réponse à une escalade de la violence dans certaines villes, où de jeunes adolescents sont impliqués dans des règlements de comptes sanglants, Michel Barnier s’engage pour un renforcement des moyens de lutte contre le narcotrafic. « Très mobilisé sur ce sujet », le Premier ministre souhaite initier un plan gouvernemental coordonné par le Parlement et impliquant plusieurs ministères, dont celui du Budget pour soutenir les douanes et les services fiscaux.

La semaine dernière, à Rennes, Bruno Retailleau avait qualifié la situation de « point de bascule » pour la France, craignant une « mexicanisation » du pays si les mesures anti-drogue ne sont pas intensifiées. Il avait annoncé une « guerre longue et sans merci » contre le narcotrafic, appuyée par une législation prévue pour début 2025. Didier Migaud s’est dit « totalement en phase » avec son collègue, affirmant que seule une réponse très ferme de l’État pourrait contenir le phénomène.

Les ministres s’inspirent d’une proposition de loi de deux sénateurs, Étienne Blanc (LR) et Jérôme Durain (PS), qui sera examinée le 27 janvier. Cette proposition recommande de transformer l’Office antistupéfiants (Ofast) en une agence « DEA à la française » et de créer un parquet national antistupéfiants (Pnast). Ce projet est soutenu par Retailleau, qui appelle à une répression plus sévère de ceux qui profitent du trafic de drogue.

En complément de la répression, les autorités souhaitent également renforcer les actions de prévention et de santé publique, insistant sur la nécessité d’un engagement « transpartisan » pour lutter contre ce fléau. « Toute la gauche doit s’engager maintenant dans ce combat », a déclaré Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste, soutenant ainsi une approche de lutte renforcée, mais aussi préventive.

Ces mesures marquent une volonté politique de « changer d’échelle » dans la lutte contre le narcotrafic en France, avec un effort commun des pouvoirs publics et des différents partis pour endiguer ce problème persistant et renforcer la sécurité dans les territoires les plus touchés.