L’UE dévoile sa « vision » agricole : une stratégie d’enfumage pour mieux sacrifier les paysans français

Entrevue 1

Un an après les manifestations d’agriculteurs qui ont secoué l’Europe, de Paris à Varsovie, la Commission européenne présente ce mercredi sa « vision » pour l’avenir du secteur agricole. Un document de vingt pages, sans grande ambition, qui ne répond en rien aux attentes des agriculteurs français pris à la gorge par les contraintes réglementaires de Bruxelles et la concurrence déloyale des produits étrangers.

Depuis l’adoption du Pacte vert en 2020, Bruxelles n’a cessé de multiplier les normes et les restrictions pesant sur nos agriculteurs, sans jamais leur apporter la moindre protection face aux importations venues de pays ne respectant aucune de ces contraintes environnementales. La Commission promet aujourd’hui d’explorer « la réciprocité des normes », c’est-à-dire de s’assurer que les produits agricoles importés répondent aux mêmes exigences que ceux produits en Europe. Une belle déclaration d’intention qui sonne comme un aveu d’échec : pendant que nos paysans croulent sous les réglementations et les taxes, l’UE continue de signer des accords de libre-échange comme celui avec le Mercosur, inondant le marché de viandes sud-américaines aux normes sanitaires douteuses.

Face à la grogne paysanne, Bruxelles tente de faire diversion en annonçant vouloir interdire les pesticides les plus toxiques, simplifier les contraintes administratives et réformer la Politique agricole commune (PAC). Mais là encore, les annonces restent floues et rien n’indique que la Commission entend réellement desserrer l’étau sur les agriculteurs français. En réalité, elle poursuit méthodiquement son entreprise de démantèlement de notre souveraineté alimentaire au profit d’intérêts mondialisés.

Le commissaire européen en charge de l’Agriculture Christophe Hansen présente cette « vision » comme une tentative d’apaisement. Mais le monde agricole n’a que faire de belles paroles : il attend des actes concrets. L’UE doit cesser d’étouffer nos paysans avec des normes absurdes tout en les livrant à une concurrence injuste. Si elle persiste dans cette voie, les prochaines manifestations risquent d’être autrement plus musclées que celles de l’an dernier. Car il en va tout simplement de la survie de notre agriculture et, avec elle, de notre indépendance alimentaire.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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