Dans un contexte où la désinformation en ligne prolifère et impacte les utilisateurs des réseaux sociaux, l’Unesco a lancé une initiative mondiale visant à former les influenceurs et créateurs de contenu à la vérification des informations. Cette formation s’inscrit dans un projet plus large pour contrer les fake news et les discours de haine, deux fléaux amplifiés par l’essor des plateformes sociales.
D’après une enquête menée par l’Unesco en novembre 2024, deux tiers des influenceurs avouent ne pas vérifier systématiquement les informations qu’ils partagent. Cette statistique souligne l’ampleur du défi auquel font face les créateurs de contenu, qui jouent un rôle majeur dans la diffusion de l’information, notamment auprès des jeunes générations.
Pour y répondre, l’Unesco, en collaboration avec le Knight Center for Journalism in the Americas (rattaché à l’université d’Austin, Texas), a conçu une formation en ligne gratuite intitulée « How to be a trusted voice online » (Comment devenir une voix de confiance en ligne). Disponible en quatre langues (anglais, espagnol, portugais, et français), cette formation propose un parcours de quatre semaines avec des modules interactifs, des quiz et des sessions en direct. Les créateurs de contenu y apprennent à rechercher des informations fiables, à évaluer leur crédibilité, et à être transparents sur leurs sources.
Des créateurs de contenu du monde entier se mobilisent
Lancée en novembre 2024, la formation a attiré plus de 9 000 participants venant de 160 pays, des États-Unis à l’Inde, en passant par l’Australie et le Népal. La diversité des inscrits reflète l’ampleur de la problématique, ainsi que l’intérêt mondial pour la vérification des informations. Parmi les participants, beaucoup ont salué l’approche interactive de la formation, qui leur a permis de découvrir des outils pratiques et d’échanger avec des créateurs du monde entier.
L’Unesco insiste sur le rôle crucial des influenceurs dans la diffusion de l’information. Les réseaux sociaux sont devenus la principale source d’information pour de nombreuses personnes, et la confiance des internautes se base souvent sur des critères tels que le nombre de likes ou de partages, plutôt que sur la véracité des contenus.
Adeline Hulin, cheffe du service d’éducation aux médias et à l’information de l’Unesco, souligne l’importance d’une transparence accrue de la part des créateurs de contenu : « Aujourd’hui, une majorité des internautes s’informent sur les réseaux sociaux et font davantage confiance aux influenceurs qu’aux médias traditionnels. Il est donc essentiel de les sensibiliser à leur responsabilité dans l’écosystème de l’information. »
Un réseau mondial pour lutter contre la désinformation
L’Unesco ne souhaite pas s’arrêter là. Elle envisage de poursuivre le travail entamé en créant un réseau mondial de créateurs de contenu formés et engagés dans la lutte contre la désinformation. Cette initiative vise à promouvoir des pratiques responsables et à renforcer la confiance des internautes envers les contenus qu’ils consomment.
La formation reste accessible gratuitement sur le site du Knight Center for Journalism in the Americas, permettant à un plus grand nombre de créateurs de contenu de participer à cette action collective. À long terme, l’Unesco espère que ces efforts contribueront à un environnement en ligne plus fiable et transparent, où les utilisateurs pourront faire face à la désinformation avec des outils adéquats.
En conclusion, cette formation représente un pas important vers une meilleure éducation aux médias et à l’information, essentielle dans une société de plus en plus numérique. Grâce à l’engagement des influenceurs, la vérification des informations pourrait devenir une norme, permettant de diminuer la propagation des fake news et de renforcer la qualité des contenus en ligne.