L’armée ukrainienne vient de mener une série d’attaques de drones-kamikazes contre cinq installations pétrolières situées en Russie et dans les territoires occupés de l’est de l’Ukraine. Selon l’état-major ukrainien, cette offensive représente l’une des opérations les plus ambitieuses de la campagne stratégique de frappes en profondeur menée par Kiev depuis fin 2023.
Parmi les cibles identifiées figurent l’oléoduc Kouïbychev-Lyssytchansk et un gazoduc dans l’oblast de Rostov, la raffinerie de Novochakhtinsk dans la même région, ainsi que la raffinerie de Syzran, située à 800 kilomètres de la ligne de front dans l’oblast de Samara. En territoire ukrainien occupé, un dépôt de carburant à Rovenky, dans l’oblast de Louhansk, a également été touché.
Si les autorités russes ont confirmé au moins deux de ces attaques, l’Ukraine affirme qu’une évaluation des dégâts est en cours. Selon les Forces de systèmes sans pilote ukrainiennes, les frappes régulières sur la raffinerie de Syzran auraient déjà réduit de moitié sa capacité de raffinage annuelle, passée de 8,9 à 4,3 millions de tonnes.
Cette vague d’attaques s’inscrit dans une intensification des frappes ukrainiennes sur les infrastructures énergétiques russes. La veille, un drone ukrainien avait déjà mis le feu à la raffinerie d’Oufimsky, dans la république de Bachkirie, à plus de 1 600 kilomètres de la frontière ukrainienne. Fin février, la raffinerie de Riazan avait également été ciblée, entraînant la destruction de sa principale unité de traitement, essentielle à 5 % de la production pétrolière russe.
Une analyse de l’agence Reuters en janvier dernier indiquait déjà que les attaques précédentes avaient contribué à une baisse de 10 % des exportations de produits pétroliers russes en 2024. L’ampleur des frappes de 2025 pourrait accentuer cette tendance.