Le discours du président russe Vladimir Poutine à la conférence de Munich sur la sécurité en 2007 a servi de plan pour renverser l’ordre mondial dominé par les États-Unis, restaurer la position de la Russie et récupérer son influence immédiate. L’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022 a marqué l’application concrète de cette grande stratégie. Ce moment a constitué un tournant pour l’ordre mondial, en particulier le principe de ne pas modifier les frontières des États par la force.
Le comportement de Trump
Donald Trump est une personnalité à la fois simple à comprendre et difficile à cerner. Son comportement reste imprévisible, bien qu’il suive une approche distincte en politique internationale, basée sur une grande stratégie et des objectifs clairs. En d’autres termes, rien dans ses déclarations n’est hasardeux, même si cela semble parfois autrement. Contrairement à son premier mandat, où il pensait que l’État profond agissait contre lui, il a maintenant entouré son administration de personnes qui croient en ses projets et qui sont prêtes à tout pour les concrétiser.
Les modèles comme clé de compréhension
De la même manière que l’intelligence artificielle transforme des données éparses en modèles intelligibles, il pourrait être possible de comprendre la stratégie globale de Trump en liant ses discours et comportements. En suivant les récentes déclarations de Trump, notamment celles de son nouveau ministre de la Défense concernant l’Ukraine, voici ce qu’on peut en déduire :
L’Ukraine est perçue comme une responsabilité européenne, avec les États-Unis jouant un rôle secondaire mais important. Son avenir sera marqué par une séparation géographique qui ne reviendra pas à son ancien état. Bien que des garanties de sécurité soient offertes, elles seront moins strictes que celles prévues par l’OTAN. L’Ukraine pourrait finir par ressembler à l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest ou à la situation des deux Corées. Bien que le droit international ne reconnaisse peut-être pas la souveraineté de la Russie sur les provinces de l’est de l’Ukraine, celle-ci pourrait, de facto, devenir une réalité acceptée par tous. L’accent américain se déplacera vers la Chine, avec un rôle plus important pour l’Inde dans la région Indo-Pacifique, et la visite du Premier ministre indien à la Maison Blanche sera un événement à suivre de près.
Le lien géopolitique dans le chaos de Trump
Apaiser Poutine en Ukraine pourrait éloigner la Russie de la Chine, empêchant celle-ci de faire de la Russie un allié subordonné contre les États-Unis. La Chine pourrait alors perdre une partie de sa profondeur géographique en Russie et son accès à la sécurité énergétique. Tout cela dépendra de l’évolution de la situation autour de Taïwan.
Dans une autre partie du monde, des informations ont fait état de préparatifs israéliens pour frapper le programme nucléaire iranien, avec l’autorisation donnée par Trump pour envoyer des bombes lourdes vers Israël, une mesure que Biden avait suspendue. En parallèle, Trump est revenu à sa politique de pression maximale contre l’Iran, tout en laissant la porte ouverte à des négociations.
Si Trump réussit à isoler la Russie et l’Iran, il pourrait effectivement démanteler leur alliance trilatérale avec la Chine.
Autres ambitions de Trump
Trump souhaite également acquérir le canal de Panama, l’île du Groenland, et même annexer le Canada pour en faire le 51e État. De plus, il cherche à réorganiser la situation intérieure des États-Unis. Si l’on analyse sa politique étrangère, on pourrait dire que Trump n’est ni un isolationniste pur ni un interventionniste, mais plutôt quelqu’un qui cherche un équilibre entre isolement et engagement. Il veut créer une zone d’influence autour de l’Amérique, un peu à la manière de la doctrine Monroe de 1823, mais adaptée à l’ère actuelle.
Conclusion
En conclusion, on pourrait dire que Trump cherche à dépasser les paradigmes du XIXe et du XXe siècle pour établir les règles du XXIe siècle. Cependant, le plus grand mystère reste sa question essentielle : « Pourquoi veut-il acheter la bande de Gaza ? »
