Luis Montenegro, l’improbable champion de la droite portuguaise
Luis Montenegro, vainqueur des élections de dimanche au Portugal à la tête d’une coalition de centre droit, selon des résultats partiels, est un parlementaire chevronné sans expérience gouvernementale, perçu comme honnête et compétent malgré un manque de charisme.
Devenu chef de l’opposition quelques mois après que le Parti socialiste remporte une majorité absolue aux législatives de janvier 2022, cet homme de 51 ans, à la stature imposante, brun au yeux bleus et fossette au menton, semblait voué aux seconds rôles.
Mais la démission surprise d’Antonio Costa, éclaboussé par une affaire de trafic d’influence, a poussé sur le devant de la scène cet avocat de formation qui a consacré toute sa vie à la politique.
Elu député à 29 ans, M. Montenegro a perfectionné sa rhétorique jusqu’à devenir chef du groupe parlementaire du Parti-social démocrate (PSD, centre droit) lors de son dernier passage au pouvoir entre 2011 et 2015.
Pendant cette période, il a soutenu la mise en oeuvre d’un rigoureux programme de rigueur budgétaire négocié par le Portugal avec la « troïka » UE-BCE-FMI en échange d’un plan d’aide financière, qui a évité sa banqueroute lors de la crise de la dette de la zone euro.
« La vie des gens ne s’est pas arrangée, mais le pays va mieux », a-t-il affirmé en défendant la nécessité de cette impopulaire cure d’austérité. Une phrase très critiquée par ceux qui y ont vu un manque d’empathie mais qu’il n’a pas renié, préférant jouer la carte de la franchise.