Le gouvernement de François Bayrou peut souffler. Le plan budgétaire révisé de la France, malgré une réduction de l’effort prévu pour 2025, est en passe d’être validé par les ministres des Finances de l’Union européenne. Ce soutien, déjà exprimé par la Commission européenne, témoigne de la confiance accordée à Paris pour redresser ses comptes publics.
Le ministre des Finances, Éric Lombard, a affirmé lundi que la France était « déterminée à ramener le déficit sous la barre des 3 % d’ici 2029 ». Présent pour sa première réunion avec ses homologues à Bruxelles, il a obtenu des échos favorables de la part de partenaires-clés, notamment de l’Allemagne, traditionnellement stricte en matière budgétaire.
Le ministre allemand des Finances, Jörg Kukies, a salué une « attitude très constructive » de la France dans sa volonté de réduire le déficit. De son côté, le ministre néerlandais, Eelco Heinen, a qualifié les engagements français de « très positifs », tout en rappelant l’importance de leur mise en œuvre concrète dans les années à venir.
La France reste toutefois sous haute surveillance. Avec un déficit public de 6,1 % en 2024 et une dette atteignant 113,7 % du PIB à 3.303 milliards d’euros, elle se trouve parmi les pays les plus endettés de l’UE, derrière la Grèce et l’Italie. Cette situation justifie son maintien dans le groupe des huit États soumis à une procédure pour déficit excessif.
L’approbation européenne ne doit pas masquer les défis internes. Le gouvernement Bayrou a promis des « économies importantes » sans en donner les détails concrets, tout en revoyant à la hausse le déficit prévu pour 2025, désormais fixé à 5,4 % du PIB. Ce « moindre effort » est compensé par des engagements renforcés pour les années suivantes, selon Bercy.
Dans un contexte marqué par les incertitudes politiques en France et la montée en puissance du Rassemblement National de Marine Le Pen, cette validation européenne est aussi un signal politique fort. Elle vise à soutenir un gouvernement pro-européen dans une période de fragilité politique et économique.
Malgré ces soutiens, la France devra encore convaincre, à l’intérieur comme à l’extérieur, de sa capacité à maintenir le cap budgétaire face aux vents contraires.