Le président du Conseil européen, Charles Michel, a lancé un appel à la Chine pour « adapter son comportement » afin de calmer les tensions commerciales croissantes entre l’Union européenne et Pékin. Cet appel intervient après une série de mesures douanières controversées des deux côtés, accentuant les frictions économiques entre les deux puissances.
Lors d’une rencontre avec le Premier ministre chinois Li Qiang, en marge du sommet de l’Association des pays d’Asie du Sud-Est (Asean) au Laos, Michel a insisté sur la nécessité de rééquilibrer les relations économiques. « Nous comptons sur la Chine pour qu’elle adapte son comportement et comprenne que nous devons rétablir plus d’équité et garantir une concurrence loyale », a-t-il déclaré. Malgré un contexte « très difficile », Michel reste optimiste quant à la possibilité de trouver un compromis dans les jours ou semaines à venir. « La porte n’est pas fermée, mais la situation est complexe. Nous partageons l’idée qu’une guerre douanière serait un échec pour les deux parties, et il est essentiel de travailler ensemble pour l’éviter », a-t-il souligné.
Ces tensions ont éclaté après que Pékin a imposé des restrictions supplémentaires sur l’importation de brandy européen, en particulier le cognac français, en réponse à la décision de l’UE d’augmenter les droits de douane sur les voitures électriques chinoises. La Commission européenne accuse la Chine de fausser la concurrence en subventionnant massivement ses constructeurs automobiles, permettant ainsi à ces derniers de proposer des prix inférieurs à ceux de leurs homologues européens. Cette mesure vise à protéger l’industrie automobile européenne, qui emploie 14,6 millions de personnes.
La Chine a rapidement répliqué en lançant des enquêtes anti-dumping sur les exportations européennes de porc et de produits laitiers, intensifiant ainsi le bras de fer commercial. Charles Michel a réaffirmé la position de l’UE, qui ne sera plus « naïve » face aux subventions massives de Pékin. Il espère qu’un dialogue continu entre les deux parties permettra d’apaiser la situation et de parvenir à un accord.
L’UE et la Chine se trouvent à un tournant de leurs relations commerciales, et l’enjeu est de taille pour les deux économies. Une guerre commerciale risquerait de pénaliser gravement les industries des deux continents, notamment l’automobile pour l’Europe et les produits agricoles pour la Chine.
Voitures électriques contre cognac : l’UE réplique face aux subventions chinoises
Les tensions actuelles ont été exacerbées par une décision récente de l’UE d’imposer des droits de douane supplémentaires, allant jusqu’à 35 %, sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Cette décision, soutenue par des pays comme la France et l’Italie, vise à contrer ce que Bruxelles considère comme une concurrence déloyale due aux subventions d’État massives de la Chine à ses constructeurs automobiles. En réponse, Pékin a durci les conditions d’importation du cognac français, demandant aux importateurs de déposer des cautions douanières à partir de ce vendredi.
La confrontation entre les deux puissances économiques est loin d’être résolue, et les prochaines semaines seront décisives pour déterminer si un compromis peut être trouvé ou si la situation s’aggravera, mettant en péril des secteurs clés des deux économies.