l’UE contre-attaque : un plan choc pour sauver l’automobile européenne face à la chine et aux USA

Entrevue 1

La Commission européenne présente ce mercredi 5 mars un plan de soutien à l’industrie automobile, visant à renforcer la compétitivité des constructeurs du continent face à la montée en puissance des acteurs chinois et américains. Alors que la transition vers l’électrique entraîne de lourdes contraintes économiques pour les fabricants européens, ce programme vise à alléger certaines réglementations et à protéger l’emploi dans le secteur.

Parmi les mesures phares, la Commission entend instaurer un principe de contenu local pour les véhicules vendus en Europe. Inspirée des réglementations en vigueur en Inde et en Amérique du Nord, cette obligation vise à garantir que la production de composants critiques, comme les batteries ou les logiciels, reste sur le territoire européen. Christophe Périllat, directeur général de Valeo, a plaidé en faveur de cette mesure, soulignant que « protéger la filière est essentiel pour préserver l’industrie et l’emploi ».

Le plan prévoit également un assouplissement temporaire des quotas d’émissions de CO₂. Initialement, les constructeurs devaient réduire de 15 % leurs émissions moyennes dès 2025, sous peine de lourdes amendes. Bruxelles propose désormais d’étaler cette contrainte jusqu’en 2027, un répit bienvenu pour des groupes comme Renault ou Volkswagen, qui craignaient des pénalités de plusieurs milliards d’euros.

En parallèle, des incitations financières seront mises en place pour favoriser l’achat de véhicules électriques, notamment par le biais d’exonérations fiscales et d’aides ciblées. Un soutien accru à la production et au recyclage des batteries est également prévu, avec la possibilité pour les industriels étrangers de bénéficier d’avantages s’ils investissent en partenariat avec des acteurs européens.

L’UE entend accélérer le développement de la conduite autonome, en lançant une alliance européenne dédiée à l’innovation technologique dans ce domaine. Cette initiative vise à concurrencer les avancées chinoises et américaines et à garantir l’indépendance européenne sur ce marché stratégique. Si ces annonces sont bien accueillies par une partie des industriels, certains experts estiment qu’elles ne suffiront pas à relancer l’industrie automobile européenne face à une concurrence bénéficiant d’un soutien plus massif de la part de leurs gouvernements respectifs.

Thumbnail