Lucie Castets : une candidature incertaine pour la législative en Isère face à une candidate investie par le PS

18 octobre, 2024 / Entrevue

Le Parti socialiste de l’Isère a officialisé, ce jeudi 17 octobre 2024, la candidature d’Amandine Germain pour la prochaine élection législative partielle de la 1ère circonscription d’Isère. Cette élection se tient suite à la démission de l’ex-député LFI, Hugo Prevost, accusé de violences sexuelles. Toutefois, le PS laisse la porte ouverte à une éventuelle candidature de Lucie Castets, figure montante de l’union à gauche.

Une investiture socialiste pour Amandine Germain

Amandine Germain, conseillère départementale, a été désignée comme candidate à l’investiture du Nouveau Front Populaire (NFP) lors d’un vote interne organisé par la Fédération socialiste de l’Isère. Selon un communiqué, elle a « toute la légitimité pour porter une candidature de rassemblement à gauche ».

Ce scrutin interne, bien que marqué par une « forte mobilisation » en termes de participation relative au nombre d’adhérents, n’a vu que moins de cinquante militants se prononcer. Amandine Germain était d’ailleurs la seule candidate en lice.

Lucie Castets, en attente d’une décision stratégique

Toutefois, la Fédération du PS a nuancé cette décision en précisant que si Lucie Castets venait à être choisie comme représentante des diverses composantes du NFP, Amandine Germain et le PS se mettraient à sa disposition pour soutenir et mener campagne à ses côtés. Lucie Castets, haute fonctionnaire de 37 ans, est vue comme une candidate potentielle pour remplacer Hugo Prevost à l’Assemblée nationale. Reconnue pour son rôle dans l’union de la gauche, elle avait déjà été proposée par le NFP pour le poste de Première ministre.

Les discussions autour de sa candidature sont toujours en cours, notamment car elle a exprimé son intérêt pour la circonscription, tout en précisant qu’elle ne souhaite pas siéger dans le groupe LFI, une condition que Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis ont rendu non négociable.

Un siège disputé et un contexte complexe à gauche

La démission d’Hugo Prevost, à la suite d’accusations de violences sexuelles et sexistes liées à des faits présumés antérieurs à son élection, a laissé vacante une circonscription historiquement disputée. Lors des dernières législatives, l’ancien député LFI avait été élu de justesse, avec une avance de seulement 1 300 voix sur l’ancien ministre Olivier Véran. La circonscription, qui inclut une partie de la ville de Grenoble et ses banlieues, a souvent été contrôlée par la droite, à l’exception d’une période socialiste entre 2007 et 2017.

Lucie Castets, de son côté, incarne l’unité entre les partis de gauche, une qualité qui fait d’elle une candidate idéale pour certains observateurs. Cependant, la question de son affiliation à un groupe politique au sein de l’Assemblée nationale pourrait fragiliser sa position au sein du NFP. Castets, originaire de Normandie, devra aussi justifier son manque d’ancrage local, une réserve soulevée par certains militants.

Cette législative partielle, prévue d’ici janvier 2025, représente donc un enjeu majeur pour la gauche, qui espère maintenir ce siège malgré les tensions internes et les équilibres fragiles au sein du NFP. Le choix de Lucie Castets, si elle parvient à concilier ses exigences avec celles des Insoumis, pourrait être décisif dans ce scrutin à haute intensité.