Lucie Castets : récit d’une campagne écrasée par les JO

Lucie Castets, directrice financière de la mairie de Paris, a été désignée par le Nouveau Front populaire (NFP) comme candidate à Matignon. Après des négociations intensives entre les partis de gauche, Castets se retrouve propulsée sur le devant de la scène politique, mais elle se heurte à un obstacle majeur : l’actualité est dominée par les Jeux Olympiques et un président réticent à la nommer.

Le 24 juillet, sur France Inter, Lucie Castets, jusque-là inconnue du grand public, a dévoilé sa candidature avec une certaine appréhension. Bien que sa prestation se soit améliorée au fur et à mesure de l’interview, elle a rapidement affirmé son intention de pousser Emmanuel Macron à la nommer Première ministre. « Je demande au président de la République de prendre ses responsabilités et de me nommer Première ministre, » a-t-elle déclaré avec assurance.

Cependant, Emmanuel Macron a immédiatement rejeté cette suggestion. Le soir même sur France 2, il a déclaré que « le sujet n’est pas un nom donné par une formation politique » et a insisté sur le fait que les Jeux Olympiques devaient être la priorité jusqu’à mi-août. Les critiques macronistes ont été acerbes, qualifiant Castets de « jeune énarque au hasard », tandis que des députés Renaissance ont remis en question la crédibilité du NFP et de sa candidate.

En dépit de cette désapprobation, Lucie Castets poursuit sa campagne. Sur BFM TV, elle a promis de reporter la réforme des retraites si elle arrivait à Matignon. Ses prises de position mesurées visent à rassembler toutes les composantes du NFP, malgré les critiques sur sa notoriété et son manque d’expérience.

Le 25 juillet, elle a débuté sa tournée sur le terrain à Lille, où son interaction avec les militants a été saluée. Cependant, l’événement mondial des JO a éclipsé sa campagne, reléguant ses efforts au second plan. Arthur Delaporte, député PS, a reconnu la difficulté de faire entendre sa voix en période olympique, mais a salué la performance de Castets malgré le contexte difficile.

Les critiques ne se sont pas arrêtées là. Le 31 juillet, le Canard Enchaîné a révélé que Castets avait pris des congés payés au lieu de se mettre en disponibilité, ce qui a conduit à des interrogations sur sa conformité avec le statut de fonctionnaire. Malgré ces polémiques, la candidate a maintenu sa tournée médiatique. Son interview dans Paris-Match, révélant son mariage avec une femme et leur enfant, a suscité des réactions variées.

En dépit des obstacles, Castets semble déterminée à utiliser cet été pour se faire connaître et espère que sa visibilité accrue finira par convaincre Emmanuel Macron à la rentrée. Pour l’instant, la campagne reste en suspension, noyée sous l’impact médiatique des JO et les défis politiques qui se dressent devant elle. Le pari de Lucie Castets est ambitieux : transformer sa notoriété naissante en une force politique capable de convaincre à la fois le président et l’opinion publique.