Lucie Castets et le Nouveau Front Populaire face au défi olympique

30 juillet, 2024 / Entrevue

Malgré la « trêve » olympique, Lucie Castets et le Nouveau Front Populaire (NFP) continuent de défier Emmanuel Macron. Toutefois, le temps joue contre eux. Récemment révélée au grand public, Lucie Castets, 37 ans, ancienne directrice financière de la mairie de Paris, a été propulsée par le NFP en tant que « candidate » pour Matignon. Cependant, avec la trêve olympique décrétée par le président et l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, il est difficile pour la gauche d’imposer son choix au chef de l’État.

Le 24 juillet, Castets s’est exprimée sur France Inter, demandant au président de la nommer Première ministre, malgré son rejet apparent de la proposition de la gauche. Le lendemain, sur BFMTV, elle a semblé plus confiante, présentant ses premières mesures.

Une campagne sur le terrain

Le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, aucune sortie médiatique n’a eu lieu. Pourtant, sur les réseaux sociaux, Castets a annoncé son premier déplacement en tant que « candidate à Matignon » le 27 juillet à Lille, une ville ancrée à gauche. Elle y a invité les citoyens à la rencontrer, marquant sa volonté de se faire connaître et de mettre la pression sur Emmanuel Macron. À Lille, elle a souligné l’importance de désigner le groupe arrivé en tête aux élections, rappelant sa préparation et sa détermination.

Le programme de sa semaine inclut un déplacement dans la région Centre pour discuter travail et industrie, avec la visite d’une usine, ainsi qu’une rencontre avec l’intersyndicale (CFDT, CGT, Unsa, FSU, Solidaires).

Une course contre la montre

Le NFP doit maintenir son élan jusqu’au 11 août, date de clôture des Jeux Olympiques. Macron n’a pas fixé de date pour la nomination du futur Premier ministre, laissant planer le doute sur un potentiel maintien du gouvernement actuel après les Jeux Paralympiques. Un Conseil des ministres pourrait avoir lieu le 12 août, mais cela reste à confirmer.

Le NFP dénonce déjà un possible « sabotage » présidentiel, soulignant que chaque semaine de retard diminue leur marge de manœuvre. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a exprimé ses inquiétudes quant aux préparations budgétaires en cours dans les ministères.

Macron, en « maître des Horloges », a souligné l’importance de créer des compromis entre les partis républicains, à l’exclusion du RN et de LFI. Lucie Castets s’est dite prête à négocier des compromis avec d’autres groupes, hors RN. Cependant, le camp présidentiel reste divisé. Alors que certains plaident pour des alliances avec le NFP, d’autres regardent vers la droite, et l’horloge tourne.