Lucie Castets, candidate du du Nouveau Front Populaire pour Matignon, a récemment pris position sur la situation financière de la Ville de Paris, où elle a dirigé la Direction des finances. Son discours sur BFMTV le 19 août dernier met en lumière une distinction cruciale concernant la dette parisienne : elle est générée par des investissements et non par des dépenses de fonctionnement.
La législation française stipule que les collectivités territoriales, contrairement à l’État, ne peuvent pas s’endetter pour couvrir des dépenses courantes. Ce cadre légal garantit que les dépenses telles que les salaires des fonctionnaires, la gestion des services municipaux et la collecte des déchets sont financées par des recettes de fonctionnement, principalement issues des impôts et des taxes locales. Pour 2024, Paris présente un budget de fonctionnement excédentaire, avec 9,82 milliards d’euros de recettes pour 9,26 milliards de dépenses.
La dette de la Ville de Paris, qui devrait atteindre 8,8 milliards d’euros d’ici fin 2024, a doublé en dix ans, s’élevant initialement à 4,02 milliards. Cet accroissement significatif de la dette est principalement lié à des projets ambitieux, notamment ceux dédiés à la transition écologique. Le budget 2024 prévoit à lui seul 810 millions d’euros pour l’environnement.
Cependant, cette politique d’investissement massif a ses revers. La capacité d’autofinancement de la ville, essentielle pour financer de nouveaux projets sans recours accru à l’emprunt, est en baisse : elle est passée de 876 millions d’euros en 2023 à 567 millions en 2024. Yves Crozet, économiste, souligne que bien que la situation ne soit pas alarmante, des ajustements dans les dépenses sont nécessaires pour augmenter l’excédent de fonctionnement et, par conséquent, la capacité d’autofinancement.
Cette situation illustre un équilibre délicat entre le besoin de financer des projets d’envergure pour répondre aux défis contemporains, tels que le changement climatique, et la nécessité de maintenir une gestion financière prudente pour préserver l’avenir économique de la capitale. Lucie Castets défend ce modèle, affirmant que la dette de Paris finance l’avenir sans compromettre les opérations courantes de la ville, une stratégie qui, selon elle, est cruciale pour le développement durable de la capitale française.