Louis Boyard : Polémique sur son intervention en pleine élection à Villecresnes

03 juillet, 2024 / Entrevue

Les élections législatives dans le Val-de-Marne connaissent une atmosphère tendue après l’intervention controversée du député sortant Louis Boyard (NFP-LFI) dans un bureau de vote à Villecresnes. Le maire de la ville, Patrick Farcy, a signalé cette intervention au procureur de la République, dénonçant des méthodes qu’il juge inacceptables.

L’incident au cœur de la controverse

Le dimanche 30 juin, lors du premier tour des législatives, Louis Boyard, alerté de propos jugés « racistes » tenus par un assesseur, s’est rendu au bureau de vote n°7, situé dans l’école Mélanie-Bonis. Accompagné de plusieurs collaborateurs, Boyard affirme être venu pour faire consigner ces propos au procès-verbal. Toutefois, sa présence a perturbé le calme habituel du bureau de vote.

Les accusations du maire de Villecresnes

Patrick Farcy, maire de Villecresnes, a réagi vivement en qualifiant l’intervention de Boyard de « comportement inadmissible d’un élu de la nation » et a accusé le député et ses collaborateurs d’agression verbale et de tentative d’intimidation. Ces accusations ont conduit le maire à faire un signalement auprès du procureur de la République du parquet de Créteil.

Défense de Louis Boyard

De son côté, Louis Boyard se défend de toute violence et maintient que son intervention visait simplement à consigner les propos offensants qu’on lui avait rapportés. Selon lui, ces propos incluaient des affirmations comme « La vocation des Africaines, c’est d’épouser des blancs » et « Ces binationaux qui ont pourri la France ». Boyard affirme que l’intervention s’est déroulée sans esclandre et que la préfecture avait été informée.

Contexte et témoignages

Selon des témoins, l’incident a été mal interprété. L’auteur des propos controversés, un ancien coopérant en Afrique, a expliqué dans le procès-verbal que ses propos avaient été sortis de leur contexte. Il aurait discuté des réalités sociales en Afrique, mentionnant que les femmes africaines devaient souvent envisager de se marier avec des Européens pour améliorer leur condition sociale.

Un autre témoin, électeur de Louis Boyard, a critiqué les méthodes utilisées pour aborder la situation, qualifiant l’intervention de Boyard d’« inquisition ».

Réactions et conséquences potentielles

Cet incident a laissé des électeurs profondément choqués, certains en pleurs ou en colère, estimant avoir été manipulés. Certains ont même annoncé qu’ils ne reviendraient pas pour le second tour.

Le parquet de Créteil a confirmé avoir reçu le signalement et a demandé des informations supplémentaires à la préfecture pour évaluer la suite à donner à cette affaire. La préfecture, pour sa part, n’a pas souhaité commenter l’incident en raison du scrutin en cours.

Perspectives pour le second tour

L’incident pourrait potentiellement influencer le scrutin à venir. D’autres candidats, comme Arnaud Barbotin (LR-RN) et Loïc Signor, ont également signalé des anomalies et des méthodes qu’ils qualifient de « voyous », incluant des affiches décollées et des bulletins manquants.

En attendant les résultats du second tour, cette polémique jette une ombre sur le processus électoral dans le Val-de-Marne, révélant les tensions et les défis auxquels les candidats et les électeurs sont confrontés dans ce climat électoral électrique.