Louis Aliot (RN) : « c’est Mitterrand et une partie de la gauche qui a collaboré, pas nous ! »
« Veni Vidi Vichy » titrait la presse italienne alors que le Rassemblement national est arrivé en tête dimanche au premier tour du scrutin législatif. Une comparaison qui n’a pas manqué d’en inspirer d’autres.
Ce mercredi 3 juillet devant le siège du Rassemblement national situé Porte de Saint Cloud (16e ar de Paris), une centaine de jeunes déploient une banderole « Pétain, t’as oublié tes chiens » :
Ils se revendiquent de l’Orchestre du Nouveau Monde, une structure associative fondée en 2022 pour mettre la musique au service de l’engagement « pour la justice sociale et climatique ». Ces jeunes musiciens politisés se sont ainsi rassemblés rue Michel-Ange, majeur en l’air et plagiant les « F*ck Rassemblement national » redevenus la mode.
« Maréchal, les voilà ! »
Unis contre ce qu’ils considèrent comme le retour du fascisme, ils interprètent l’hymne du Maréchal Pétain. Louis Aliot, maire de Perpignan et numéro 2 du parti, a vivement réagi devant la masse de journalistes présents :
« C’est Mitterrand qui a collaboré, et une partie de la gauche. Pas nous ! »
Soucieux de rétablir la vérité sur la collaboration de la gauche durant la Seconde Guerre mondiale, il distribue sur feuille A4 une photographie de François Mitterrand aux côtés du Maréchal Pétain. Cette image, prise à Vichy en octobre 1942, tout juste trois mois après la rafle du Vel d’Hiv, ne semble pas émouvoir les militants.
Pourtant les liens de François Mitterrand avec Pétain n’ont pas fini en 1942 : décoré de l’ordre de la Francisque au printemps 1943, il conserve un devoir de mémoire intime pour le Maréchal, faisant fleurir sa tombe chaque 11 novembre jusqu’en 1992.
« Ces gens-là sont manipulés! » s’insurge Louis Aliot face à la multiplication des accusations de fascisme.
Dans une émission de 2007 sur France Culture, l’ancien Premier ministre Lionel Jospin reconnaît cette manipulation : « Il n’y a jamais eu de menace fasciste, tout antifascisme n’était que du théâtre. Nous avons été face à un parti, le Front national qui était un parti [qui n’était pas fasciste] » :
Marie Falicon
