Los Angeles adopte une ordonnance déclarant la ville « sanctuaire » pour les migrants

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Los Angeles, la deuxième ville la plus peuplée des États-Unis, a officiellement adopté ce mardi une ordonnance visant à la protéger en tant que « ville sanctuaire ». Cette décision unanime du conseil municipal interdit l’utilisation des ressources et du personnel municipaux pour appliquer les lois fédérales sur l’immigration.

Une réponse à l’élection de Donald Trump

Cette mesure intervient quelques semaines après l’élection de Donald Trump à la présidence, qui a promis de mener des expulsions massives de migrants en situation irrégulière. Le président élu a notamment mis en avant la sécurité publique et nationale comme priorités de son programme. Les responsables locaux ont donc jugé nécessaire d’inscrire dans la loi des protections explicites pour les immigrés vivant à Los Angeles.

« Nous voulons que notre communauté immigrée sache que nous comprenons leurs craintes », a déclaré Paul Krekorian, membre du conseil municipal. Environ 1,3 million de migrants vivent à Los Angeles, bien que leur statut légal n’ait pas été précisé par les autorités municipales.

Avant le vote, des manifestants pro-immigration se sont rassemblés devant l’hôtel de ville, scandant en espagnol : « Que voulons-nous ? Un sanctuaire. Quand le voulons-nous ? Maintenant. » Ils portaient des pancartes affichant « Los Angeles ville sanctuaire maintenant ! ».

Cependant, cette décision a suscité des critiques, notamment du Parti républicain du comté de Los Angeles. Ses représentants dénoncent une protection qui, selon eux, profiterait à des criminels en situation irrégulière. « Les villes et États sanctuaires ne protègent pas les familles innocentes, mais les personnes ayant commis des crimes graves comme le vol ou la violence », a déclaré Rozanne Hodge, porte-parole du parti.

Une lutte qui dépasse La Californie

La Californie est déjà un « État sanctuaire » depuis 2017 grâce à la loi SB 54, qui empêche les forces de l’ordre locales de collaborer avec les autorités fédérales pour des infractions liées à l’immigration. Toutefois, cette nouvelle ordonnance renforce les engagements de Los Angeles en inscrivant officiellement son statut dans le droit municipal.

L’ancien maire Eric Garcetti avait émis une directive similaire en 2019, mais elle n’avait pas force de loi. Aujourd’hui, sous l’impulsion de la maire actuelle, Karen Bass, et d’organisations de défense des droits des immigrés, cette politique devient une réalité juridiquement contraignante.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte de résistance plus large. D’autres villes, comme Boston, et des responsables démocrates, comme le gouverneur de Californie Gavin Newsom, ont également promis de s’opposer à toute tentative de l’administration Trump de procéder à des expulsions massives. « Nous défendrons nos droits fondamentaux et nos valeurs », a affirmé Newsom.

Alors que le débat sur l’immigration divise profondément les États-Unis, Los Angeles envoie un message fort en se positionnant comme un bastion de protection pour les migrants face à une politique fédérale annoncée comme répressive.

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