L’opposition vénézuélienne défie Maduro lors d’une manifestation à Caracas

Samedi dernier, la cheffe de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, a réapparu à la tête d’une importante manifestation à Caracas. Des milliers de partisans se sont rassemblés pour contester la réélection de Nicolas Maduro, qui a également mobilisé ses supporters pour célébrer sa victoire. Machado a déclaré que « nous n’avons jamais été aussi forts qu’aujourd’hui » et que « jamais le régime n’a été aussi faible ». Jeudi, elle avait affirmé être cachée, craignant pour sa vie.

Déclarée inéligible par le gouvernement, Machado revendique la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia. Les États-Unis et plusieurs pays d’Amérique latine reconnaissent désormais Gonzalez comme président élu. En revanche, des pays européens comme la France ont exigé la publication des procès-verbaux des bureaux de vote.

Machado a affirmé devant ses partisans : « Nous n’allons pas quitter la rue ». Acclamée aux cris de « Liberté ! », elle est arrivée sur un camion, brandissant fièrement un drapeau du Venezuela. Edmundo Gonzalez Urrutia, son candidat, n’était pas présent. Adrian Pacheco, un commerçant, a confié : « Je ressens de l’espoir en la voyant malgré les menaces, c’est une lumière pour le Venezuela. »

De leur côté, les partisans de Maduro ont également défilé par milliers, exprimant leur soutien à la « paix nationale ». Ali Garcia, un professeur, a déclaré : « Nous sommes au début d’une nouvelle ère, l’ère de la consolidation de la révolution, l’ère du bien-être. » Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, Nicolas Maduro, successeur d’Hugo Chavez, dirige un pays plongé dans une crise économique sévère, aggravée selon les experts par une mauvaise gestion et des sanctions américaines.

Le pouvoir électoral a confirmé vendredi la réélection de Maduro pour un troisième mandat avec 52 % des voix, contre 43 % pour Gonzalez. Cependant, l’opposition affirme que Gonzalez a recueilli 67 % des voix. Les manifestations post-électorales ont été marquées par des violences, avec au moins 11 civils et un militaire tués et plus de 1 200 arrestations. L’opposition dénonce une « répression brutale », évoquant 20 morts et 11 disparitions forcées. Elle a également rapporté le saccage de son siège à Caracas et l’arrestation du journaliste Roland Carreño.

Nicolas Maduro a accusé ses adversaires, notamment « l’assassin de Gonzalez » et la « maudite Maria » Machado, de mener un « coup d’État » avec le soutien des États-Unis et de l’extrême droite internationale. Jeudi, Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a reconnu la victoire de l’opposition, soulignant des « preuves incontestables ». Plusieurs pays d’Amérique latine ont également reconnu l’élection de Gonzalez, tandis que des dirigeants européens ont demandé la publication des résultats électoraux complets.

Le Nicaragua, ainsi que d’autres alliés du pouvoir chaviste, a reconnu la victoire de Maduro. Ce dernier a remercié les présidents du Brésil, de la Colombie et du Mexique pour leur soutien, ajoutant qu’ils « travaillent ensemble pour que le Venezuela soit respecté ». Ces pays ont demandé une « vérification impartiale des résultats » de l’élection.