L’Italie durcit sa législation : la GPA interdite même à l’étranger

Le Sénat italien a adopté une nouvelle loi interdisant aux citoyens italiens de recourir à la gestation pour autrui (GPA), même à l’étranger. Ce texte, soutenu par le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, dirigé par la Première ministre Giorgia Meloni, renforce l’interdiction déjà en vigueur en Italie. Désormais, les Italiens ayant recours à une mère porteuse à l’étranger s’exposent à des poursuites judiciaires à leur retour.

La ministre de la Famille, Eugenia Roccella, a justifié cette loi en affirmant que « les gens ne sont pas des objets » et que « les enfants ne s’achètent pas ». Pour elle, cette interdiction permet à l’Italie de se positionner comme un défenseur des droits fondamentaux. En vertu de la législation, toute personne ayant recours à la GPA encourt de trois mois à deux ans de prison et une amende comprise entre 600 000 et un million d’euros.

Des critiques virulentes de l’opposition

Cependant, cette décision a suscité de vives critiques. Le député de gauche Riccardo Magi a dénoncé une « journée noire pour les droits et les libertés ». Il a critiqué le fait que la loi assimile la GPA à un « crime universel », comparable à des crimes graves comme la pédophilie ou le génocide. Magi a également souligné que l’opposition comptait contester cette législation devant la Cour constitutionnelle, la jugeant inconstitutionnelle et difficilement applicable en pratique.

Cette nouvelle loi relance par ailleurs un débat plus large sur l’absence de reconnaissance juridique des enfants nés dans des familles homoparentales en Italie. À ce jour, seul le parent biologique est reconnu sur les actes de naissance, laissant l’autre parent sans statut légal et l’obligeant à entreprendre des démarches d’adoption longues et coûteuses.

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