L’Iran et le Hezbollah se trouvent actuellement dans une situation délicate, cherchant à répondre à des assassinats attribués à Israël sans provoquer une guerre à grande échelle. Le récent assassinat du leader du Hamas Ismaël Haniyeh à Téhéran et d’un commandant du Hezbollah à Beyrouth a exacerbé les tensions, mettant la pression sur ces acteurs pour qu’ils ripostent. Cependant, les considérations économiques, politiques et militaires freinent toute escalade majeure.
L’Iran et ses alliés en position difficile
L’Iran, sous la direction de son nouveau président Massoud Pezechkian, est confronté à des défis économiques internes et à une pression diplomatique croissante. Téhéran se souvient encore du traumatisme de la guerre Iran-Irak, et une confrontation directe avec Israël, soutenu par les États-Unis, pourrait être désastreuse. De plus, l’Iran ne dispose pas des moyens ni du renseignement pour mener des attaques similaires à celles qu’il a subies, rendant toute riposte directe hautement risquée.
Le Hezbollah entre pressions militaires et politiques
Le Hezbollah, bien que doté d’un arsenal de missiles capable de frapper Israël, est conscient des conséquences d’une escalade militaire. Depuis les attaques du 7 octobre, Israël a montré sa capacité à infliger des pertes sévères à Gaza, et le Hezbollah sait qu’une provocation pourrait entraîner une destruction similaire au Liban. De plus, le parti doit ménager une base électorale déjà épuisée par les conflits passés et une crise économique sévère.
Scénarios de réponse potentielle
L’Iran et ses alliés pourraient opter pour des actions indirectes, utilisant des groupes armés affiliés au Liban, au Yémen, en Irak, ou en Syrie pour mener des attaques contre Israël. Une telle stratégie compliquerait la situation sans pour autant déclencher une guerre directe. L’exemple récent des Houthis au Yémen, qui ont revendiqué une attaque de drones sur Tel-Aviv, montre que d’autres fronts pourraient être activés pour intensifier la pression sur Israël.
Le risque d’une escalade incontrôlée
Malgré ces manœuvres prudentes, le risque d’escalade demeure. Israël, renforcé par le soutien américain, se prépare à répondre à toute provocation, et certains responsables israéliens plaident pour une opération préventive au Liban. Cependant, une guerre prolongée pourrait épuiser encore plus les ressources de Tsahal, déjà sollicitées par les combats à Gaza.
En somme, alors que l’Iran et le Hezbollah cherchent à répondre aux actions d’Israël, ils doivent naviguer entre la nécessité de réagir pour maintenir leur crédibilité et la réalité des contraintes économiques et militaires qui les empêchent de se lancer dans un conflit ouvert.