L’Iran a vivement réagi ce mercredi 8 janvier aux propos du président français Emmanuel Macron, qui a qualifié le pays de « principal défi stratégique et sécuritaire » au Moyen-Orient. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a jugé ces commentaires « sans fondement, contradictoires et spéculatifs », appelant la France à reconsidérer ses « approches non constructives » pour favoriser la paix et la stabilité dans la région.
Ces déclarations interviennent alors que le président Macron a dénoncé, la veille, l’implication de l’Iran dans des conflits internationaux, notamment la guerre en Ukraine, ainsi que son soutien à des groupes armés dans diverses zones de confrontation au Moyen-Orient. Le chef de l’État a également exprimé son inquiétude face à « l’accélération du programme nucléaire iranien », qu’il considère comme un point de rupture imminent.
De son côté, Téhéran continue de défendre son programme nucléaire, qu’il qualifie de « pacifique » et conforme au droit international. L’Iran reste toutefois le seul État non doté d’armes nucléaires à posséder de l’uranium enrichi à 60 %, un niveau proche des 90 % nécessaires pour une bombe atomique, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les tensions autour de ce programme ont atteint un pic depuis le retrait des États-Unis, en 2018, de l’accord nucléaire conclu en 2015. Cet accord prévoyait une limitation des ambitions nucléaires iraniennes en échange d’un allègement des sanctions. Depuis, Téhéran a progressivement renoncé à certains de ses engagements, ce qui a renforcé les inquiétudes des puissances occidentales.
Des négociations sur le nucléaire entre l’Iran, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne doivent se tenir le 13 janvier en Suisse. Ce dialogue intervient dans un contexte tendu, où Emmanuel Macron a fait de la question iranienne une priorité dans les discussions à venir avec la nouvelle administration américaine.