L’influenceur algérien Boualem Naman, alias Doualemn, était convoqué ce mercredi devant la commission d’expulsion à Montpellier, alors que le tribunal correctionnel doit rendre son verdict sur son cas ce jeudi 6 mars. La commission, composée de trois magistrates, rendra son avis le 12 mars sur la demande des autorités françaises d’expulser cet homme de 59 ans, dont le refoulement par l’Algérie en janvier avait ravivé les tensions entre Paris et Alger.
Suivi par 138.000 abonnés sur TikTok, Doualemn avait diffusé une vidéo en janvier dans laquelle il appelait à infliger une « sévère correction » à un opposant au régime algérien. Lors de l’audience, il a reconnu ses torts et affirmé être « sincèrement désolé », tout en minimisant la gravité de ses propos. La préfecture de l’Hérault justifie sa demande d’expulsion en raison de la « menace à l’ordre public » qu’il représenterait, évoquant notamment ses antécédents judiciaires liés aux stupéfiants.
Son avocate, Marie David-Bellouard, dénonce une procédure « totalement disproportionnée » et un « dossier monté en épingle pour couvrir un coup politique du ministre de l’Intérieur ». Elle souligne qu’une vidéo de quelques secondes ne saurait justifier une expulsion aussi radicale.
L’affaire a pris une tournure politique après le refoulement de Boualem Naman par l’Algérie le 9 janvier, perçu comme un affront par la France. Le tribunal administratif de Melun avait ensuite annulé son obligation de quitter le territoire (OQTF), imposant aux autorités françaises de reprendre la procédure en respectant un débat contradictoire.