La France traverse actuellement une période d’incertitude politique inhabituelle, suscitant des préoccupations parmi les chefs d’entreprise qui attendent des éclaircissements. Alors que le pays est toujours en attente de la nomination d’un nouveau Premier ministre à Matignon, le secteur économique reste vigilant face à cette situation.
Philippe Waechter, chef économiste d’Ostrum Asset Management, a souligné sur BFM Business que cette incertitude constitue une complication majeure pour les entreprises, peu habituées à un tel climat en France. Cette hésitation et cette attente parmi les entrepreneurs pourraient influencer négativement la croissance du deuxième semestre, bien que celle-ci ait été stable au deuxième trimestre.
Cette situation est inédite, comme l’explique Waechter, car généralement, le Premier ministre est rapidement nommé lorsqu’une majorité est en place à l’Assemblée nationale. Si le Nouveau Front populaire (NFP) prend finalement les rênes à Matignon, un programme fiscal ambitieux est prévu. Lucie Castets, candidate du NFP pour le poste de Premier ministre, a récemment annoncé un objectif de mobilisation de 150 milliards d’euros de recettes fiscales et sociales d’ici 2027 pour financer le programme du NFP et réduire le déficit.
Waechter note que dans un tel contexte, il est compréhensible que les chefs d’entreprise soient réticents à investir immédiatement, préférant attendre et observer les développements futurs. Selon lui, les premiers effets économiques pourraient se manifester dès le deuxième semestre dans le comportement d’investissement des entreprises. En outre, les mesures fiscales potentielles du NFP, comme une nouvelle révolution fiscale ou la réintroduction d’un impôt sur la fortune (ISF), pourraient créer un nouvel équilibre qui risquerait de pénaliser l’économie française en 2025. Ainsi, bien que les chiffres du deuxième trimestre soient encourageants, il est possible que la situation ne soit pas aussi favorable dans les mois à venir.