L’impôt sur les chiens en Allemagne : une manne financière record en 2023

Entrevue 1

En Allemagne, l’impôt payé par les propriétaires de chiens a rapporté près de 420 millions d’euros aux municipalités en 2023, un chiffre record selon l’Office fédéral des statistiques. Ce montant représente une augmentation de 1,6 % par rapport à l’année précédente, démontrant l’importance de cette taxe dans les finances locales. Ce prélèvement, obligatoire pour tout propriétaire canin, peut entraîner des amendes conséquentes si l’animal n’est pas enregistré auprès des autorités municipales, les sanctions pouvant dépasser plusieurs milliers d’euros.

Une taxation variable selon les villes et les races

Le montant de cet impôt varie en fonction des communes et des races de chiens. À Berlin, par exemple, la taxe est de 120 euros par an pour un premier chien et grimpe à 180 euros pour chaque chien supplémentaire. Hambourg, quant à elle, applique un tarif de 90 euros par chien, mais si l’animal est classé parmi les « chiens dangereux », le montant s’élève à 600 euros. Certaines catégories de chiens bénéficient néanmoins d’exemptions ou de réductions, comme les chiens d’assistance, de thérapie ou ceux élevés à des fins commerciales.

Instaurée au XIXe siècle, cette taxe était à l’origine perçue comme un impôt sur la richesse, au même titre que la possession de bijoux ou de domestiques. Aujourd’hui, elle reste en vigueur et continue d’apporter des revenus conséquents aux municipalités. En 2024, la capitale Berlin prévoit de maintenir ses taux, avec des montants plus élevés pour les races de chiens jugées dangereuses, tandis que dans d’autres villes comme Francfort, la taxe peut atteindre jusqu’à 1000 euros pour certaines races.

La France avait, elle aussi, instauré une taxe sur les chiens, abolie en 1971 par Valéry Giscard d’Estaing. Ce prélèvement, en vigueur depuis le Second Empire, rapportait environ 711 000 euros actuels aux municipalités. Le ministre de l’Économie de l’époque avait mis fin à cette taxe en affirmant avec humour qu’il espérait que « des aboiements joyeux » salueraient cette décision dans les chenils de France.

Une idée à étudier pour réduire le déficit ?

Alors que la France est à la recherche de nouvelles sources de revenus pour réduire son déficit, l’exemple allemand pourrait susciter des réflexions. Avec un potentiel financier considérable, cette taxe pourrait bien faire des émules parmi les responsables politiques, à l’instar de l’équipe de Michel Barnier. Dans un contexte où les recettes fiscales sont scrutées, une telle mesure pourrait trouver sa place dans les débats futurs.

Ainsi, la taxation des chiens, bien que surprenante à première vue, s’impose en Allemagne comme un levier fiscal sérieux et rentable, offrant un modèle potentiellement inspirant pour d’autres pays en quête de solutions budgétaires.

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