Liens avec la Russie : Ursula von der Leyen annule une réunion avec le chef du gouvernement serbe

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Lors de sa visite en Serbie, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annulé une réunion prévue avec le Premier ministre serbe, Milos Vucevic, en raison de ses contacts avec la Russie. Cette décision fait suite à une rencontre récente entre Vucevic et le ministre russe du Développement économique, Maxime Rechetnikov, à Belgrade, qui a mis en lumière la volonté de la Serbie de renforcer ses relations économiques avec la Russie.

Un partenariat européen mis à l’épreuve

Von der Leyen était à Belgrade dans le cadre d’une tournée régionale visant à soutenir l’intégration des Balkans occidentaux à l’Union européenne. Après une réunion avec le président serbe Aleksandar Vucic, elle avait exprimé son soutien aux réformes entreprises par la Serbie dans le cadre de ses négociations d’adhésion à l’UE, déclarant : « L’avenir de la Serbie est dans l’Union européenne ». Toutefois, la question de l’alignement de la Serbie sur les sanctions européennes contre Moscou, suite à l’invasion de l’Ukraine en 2022, est restée en suspens.

La réunion entre Ursula von der Leyen et le Premier ministre Vucevic a été annulée après que ce dernier a rencontré Rechetnikov, qui dirigeait une délégation russe à Belgrade. Selon Emanuele Giaufret, ambassadeur de l’UE en Serbie, la décision a été prise en raison de la volonté affichée par le gouvernement serbe de renforcer ses liens économiques avec la Russie, comme l’indiquait un communiqué du gouvernement, rapidement retiré du site officiel. Ce texte évoquait notamment des discussions sur les importations de gaz russe et l’extension d’accords bilatéraux.

La Serbie, candidate à l’adhésion à l’UE depuis 2012, entretient une relation ambivalente avec l’Union européenne, tout en conservant des liens étroits avec la Russie. Lors d’une conférence de presse avec von der Leyen, le président Vucic a réaffirmé l’engagement de son pays sur la voie européenne, tout en soulignant l’importance de maintenir des relations avec d’autres partenaires, y compris la Russie.

Alors que 43 % des Serbes se disent favorables à une intégration à l’UE, contre 42 % pour un rapprochement avec les BRICS, le gouvernement serbe cherche à équilibrer ses alliances internationales. Les récents échanges de Vucic avec le président russe Vladimir Poutine, au sujet des livraisons de gaz à des « prix avantageux », illustrent cette stratégie de double jeu.

L’élargissement de l’UE en question

La visite de von der Leyen dans les Balkans occidentaux s’inscrit dans un contexte d’accélération des efforts d’élargissement de l’UE, notamment après l’invasion de l’Ukraine. Les dirigeants européens souhaitent renforcer la coopération avec les pays de la région, comme en témoigne un plan de 6 milliards d’euros visant à stimuler leur économie au cours de la prochaine décennie, en échange de réformes alignées sur les standards de l’UE.

Toutefois, le processus d’adhésion reste lent, suscitant frustration et impatience parmi les six pays candidats, dont la Serbie, l’Albanie, la Bosnie, le Kosovo, le Monténégro et la Macédoine du Nord. Von der Leyen a toutefois réitéré l’engagement de l’Europe envers l’avenir de ces nations au sein de l’Union, tout en appelant à des efforts accrus pour accélérer les réformes nécessaires.

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