L’annonce de la suppression de 58 postes chez Inventiva à Daix, soit la moitié des effectifs du laboratoire, a provoqué une onde de choc parmi les salariés et les élus locaux. La direction justifie cette décision par des difficultés financières persistantes depuis deux ans, malgré des levées de fonds importantes, dont 348 millions d’euros en octobre 2024. Un argument qui laisse sceptiques les syndicats, qui contestent la nécessité économique de ces licenciements.
Ce mardi 18 février marque le début des négociations entre la direction et les représentants des salariés, une étape cruciale pour définir les conditions du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Parmi les revendications des syndicats, la question des indemnités supralégales sera au cœur des discussions. De leur côté, les salariés dénoncent un manque de clarté dans les explications fournies par la direction et s’inquiètent pour l’avenir du pôle recherche, qui travaille notamment sur des traitements contre le cancer.
Face à cette crise, la députée de la Côte-d’Or, Océane Godard, et la maire de Daix, Dominique Bégin-Claudet, ont rencontré la direction et les salariés ce lundi. Elles ont exprimé leur soutien aux employés et annoncé avoir alerté le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, pour explorer des solutions de sauvegarde des emplois. Selon la direction, les recherches de financements, notamment auprès de la Banque publique d’investissement (BPI), auraient échoué, ce qui a conduit à cette décision radicale.
Océane Godard insiste sur l’importance de préserver ces emplois stratégiques pour la recherche biomédicale française et annonce son intention de « tout faire » pour éviter leur suppression. « Ces compétences spécifiques sont précieuses pour notre territoire et pour l’innovation médicale », a-t-elle déclaré, promettant de suivre le dossier de près.
Dans un contexte où l’industrie biopharmaceutique française peine à attirer les investissements nécessaires, l’avenir du site de Daix reste incertain. La réunion de ce mardi pourrait donner une première indication sur la capacité des salariés et des élus à infléchir les décisions de la direction, alors que la mobilisation s’intensifie.
