Mardi dernier, Paul Watson, le défenseur des baleines, a été libéré de prison après 149 jours de détention dans les geôles danoises. Interpellé le 21 juillet au Groenland, territoire appartenant au Danemark, le fondateur de l’ONG de défense des océans avait été incarcéré pour avoir mené une lutte contre des navires japonais continuant la chasse aux baleines, pourtant interdite depuis 1986. Paul Watson avait été arrêté malgré que l’équipage du Sea Shepherd ait eu recours à la « non-violence agressive », qui prône la lutte active contre les braconniers sans pour autant user de violence physique.
Bien que cette libération de Paul Watson sonne comme une victoire pour les défenseurs des océans, la guerre est loin d’être finie. Car au pays du soleil levant, le commerce de la baleine n’est pas le seul fléau à sévir.
Chaque année au Japon, le mois de septembre marque en effet le début d’un terrible rituel qui dure six mois. Durant cette période, des pêcheurs conduisent des dauphins dans la crique de Taijin, au sud-est du Pays, dans le but de les massacrer et vendre leur viande. Si de multiples associations dénoncent cet horrible bain de sang, le gouvernement nippon se retranche derrière les traditions locales pour maintenir cette « boucherie » très rentable. Quant aux dauphins qui survivent à ce massacre, ils sont vendus aux parcs d’attractions, leur prix pouvant atteindre 150 000 euros.
Tous les ans, ce massacre transforme les eaux bleues de la baie en bain de sang…
Véritable business pour les Japonais, les cétacés meurent dans des conditions atroces : grâce à un système d’ultrasons, les pêcheurs, perchés sur de simples barques, réunissent plusieurs dizaines de dauphins avant de leur enfoncer une tige métallique dans la colonne vertébrale. Selon l’association de protection des océans Sea Shepherd, qui combat aussi cette terrible tradition, les dauphins, paralysés, agoniseraient durant trente minutes avant de se noyer… Chaque année, les pêcheurs piègent 1 000 dauphins dans leurs filets.
Les dépouilles sont ensuite récupérées par des plongeurs et vendues aux boucheries. Un dauphin mort se vend jusqu’à 450 euros sur le marché de la viande. Les restes sont ensuite transformés en engrais ou en nourriture pour chien…
Dans cette « baie de la honte », les dauphins sont examinés avant le massacre afin de déterminer les spécimens les plus jeunes ou en meilleure santé : les dauphins sont revendus dans les parcs d’attractions pour des sommes allant jusqu’à 150 000 euros.
La baie de Taiji a été rendue tristement célèbre par le documentaire The Cove, la baie de la honte, récompensé aux Oscar en 2010. Aujourd’hui, nombreuses sont les organisations à interpeller le gouvernement japonais contre la mise à mort de ces dauphins. Malheureusement, malgré les vagues de protestations, ce dernier continue de fermer les yeux, considérant le massacre comme une tradition locale, en total respect avec la loi.