Parastoo Ahmadi, chanteuse iranienne connue pour ses performances en soutien aux droits des femmes, a été libérée sous caution par un tribunal de Téhéran, deux semaines après son arrestation. Le 11 décembre, elle avait diffusé sur YouTube un concert enregistré dans un caravansérail historique, où elle apparaissait sans voile, vêtue d’une longue robe noire laissant ses épaules découvertes. Cette diffusion, saluée par de nombreux internautes, a conduit les autorités à engager des poursuites contre la chanteuse et son groupe. Selon Ham Mihan, Parastoo Ahmadi a été libérée après le paiement d’une caution d’environ 38 500 dollars, tandis que ses musiciens ont versé 25 500 dollars chacun.
Le concert, réalisé sans public mais avec des moyens professionnels, a été interprété par les autorités comme une infraction grave aux lois en vigueur en Iran, où le port du voile est obligatoire et où les femmes n’ont pas le droit de chanter seules en public. La chanteuse et ses musiciens risquent plusieurs années de prison. Cependant, dans un contexte de mécontentement croissant au sein de la société iranienne, marqué par les manifestations de 2022-2023 déclenchées par la mort de Mahsa Amini, les autorités semblent temporiser sur les sanctions, possiblement pour éviter de nouvelles vagues de protestations.
Parastoo Ahmadi s’est forgé un public fidèle, notamment sur Instagram où elle partage ses chansons engagées. Son œuvre s’inscrit dans la continuité du mouvement de contestation qui avait secoué la République islamique ces dernières années. Ce concert audacieux, largement applaudi en ligne, symbolise pour beaucoup un acte de résistance artistique face à des règles jugées oppressives, renforçant encore la notoriété de la chanteuse en Iran et à l’international.