Dans la bataille qui a opposé au Liban le Conseil judiciaire suprême de la magistrature au Club des juges, ce dernier, porté par Najat Abou Chacra, a obtenu une victoire historique pour l’indépendance du pouvoir judiciaire dans le pays. Le Conseil constitutionnel a en effet invalidé la loi sur l’extension du mandat des membres du Conseil judiciaire suprême.
Pour rappel, la Chambre des représentants avait publié une loi prolongeant le Conseil suprême de la magistrature pour une année complète, prolongeant ainsi les mandats du procureur financier, Ali Ibrahim, et du procureur général de la discrimination, Jamal Al-Hajjar, alors chef du Conseil suprême de la magistrature. Ces prolongations de deux mandats arrivés à expiration avaient suscité une levée de boucliers du Club des juges, dirigé par la juge Najat Abou Chacra qui avait déposé un appel devant le Conseil constitutionnel.
Le Club des juges considérait en effet totalement impensable que l’État libanais prolonge le mandat de deux juges très connus dans le pays. Suite à cet appel formulé par le Club des juges, le Conseil judiciaire suprême de la magistrature a tenté de faire pression sur ce dernier. Najat Abou Chacra a en effet été déférée devant le juge Samar Sawah. Mais des membres du Club des juges se sont opposés à cette grossière tentative de déstabilisation et empêché cet interrogatoire illégal. Des députés libanais se sont même joint au combat du Club des Juges pour contester la décision de prolonger les mandats d’Ali Ibrahim et Jamal Al-Hajjar.
La décision du Conseil constitutionnel d’invalider la promulgation du mandat des membres du Conseil judiciaire suprême est donc une véritable victoire pour l’indépendance de la justice au Liban. Le Club de juges libanais a d’ailleurs déclaré :
« C’est une nouvelle victoire historique pour l’indépendance du pouvoir judiciaire ! Le Conseil constitutionnel a adopté à l’unanimité la décision d’annuler la loi n° 327/2024 sur la prolongation du mandat expiré des membres du Conseil judiciaire suprême et la prolongation de l’âge de la retraite pour certains juges. Cet appel doit son succès au Club des juges libanais et la note juridique préparée par la députée Halima Qaqour et signée par onze députés ».
Le Conseil des juges libanais conclut : « C’est la première étape vers l’indépendance du pouvoir judiciaire… dans l’espoir de la suivre en adoptant une loi efficace et authentique qui assure une indépendance totale !
