Liban : Près de 500 morts après des frappes israéliennes massives contre le Hezbollah

24 septembre, 2024 / Entrevue

Ce lundi 23 septembre 2024, l’armée israélienne a mené une série de frappes aériennes d’une intensité inédite contre des positions du Hezbollah dans le sud du Liban et la vallée de la Bekaa. Ces attaques, qualifiées de « plus violentes en un an », ont entraîné la mort de près de 500 personnes, dont des femmes et des enfants, et fait plus de 1 600 blessés. Selon l’armée israélienne, environ 1 600 « cibles terroristes » ont été visées.

Des civils piégés par les frappes

Les bombardements, concentrés sur des bastions du mouvement chiite pro-iranien, ont poussé des milliers de familles libanaises à fuir leurs villages, notamment vers Saïda et Beyrouth, créant d’importants embouteillages dans le sud du pays. Parmi les déplacés, Hassan Banjak a expliqué avoir quitté sa région après des jours de frappes intenses, ne pouvant plus supporter la peur de ses enfants.

Jamal Badrane, médecin dans un hôpital du sud libanais, a décrit une situation chaotique, qualifiant les événements de « massacre ». « Les frappes n’arrêtent pas. Ils ont bombardé alors que nous étions en train de secourir des blessés », a-t-il déclaré.

La communauté internationale, alarmée par l’escalade de la violence, a multiplié les appels au calme. Depuis New York, où se tient l’Assemblée générale des Nations Unies, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter de la situation au Liban. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a de son côté mis en garde contre le risque d’une « guerre totale ». De nombreux pays, tels que l’Égypte, la Turquie et l’Iran, ont également exprimé leur inquiétude face à cette montée des tensions.

Israël et le Hezbollah au bord de la guerre totale

En riposte, le Hezbollah a revendiqué des tirs de missiles contre Israël, aggravant la situation. L’armée israélienne a indiqué avoir intercepté une vingtaine de tirs sans faire de victimes. En parallèle, Israël a frappé des cibles stratégiques à Beyrouth, visant notamment Ali Karaké, un haut commandant du Hezbollah, qui a survécu à l’attaque.

Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a appelé les civils libanais à quitter les zones dangereuses, affirmant que l’opération militaire se poursuivrait jusqu’à la neutralisation des infrastructures du Hezbollah. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé que le Hezbollah subissait actuellement sa « semaine la plus difficile depuis sa création ».

Le G7 a exprimé sa crainte d’une « spirale de violence » pouvant entraîner un conflit régional aux conséquences désastreuses. Cette situation est exacerbée par la guerre en cours dans la bande de Gaza, déclenchée en octobre 2023 par une attaque du Hamas contre Israël, qui avait causé plus de 1 200 morts.

Avec la situation au Liban qui s’aggrave, les regards se tournent vers les Nations Unies, où les diplomates tenteront cette semaine d’éviter une nouvelle guerre au Proche-Orient. Cependant, la perspective d’une désescalade semble encore lointaine, alors que le Hezbollah et Israël intensifient leurs actions militaires, chacun jurant de poursuivre le combat.