Le Liban se dote d’un gouvernement renouvelé, et parmi les nominations marquantes figure celle de Ghassan Salamé au poste de ministre de la Culture. Intellectuel de renom, politologue et diplomate aguerri, son retour dans l’exécutif est perçu comme un signal fort en faveur de la revitalisation du secteur culturel libanais, trop longtemps relégué au second plan dans un pays en crise. Il est également le père de la journaliste Léa Salamé, star du service public français.
Déjà ministre de la Culture entre 2000 et 2003, Ghassan Salamé s’était déjà illustré par son engagement en faveur de la préservation du patrimoine libanais, du soutien aux créateurs et de l’essor des industries culturelles. Son influence dépasse largement les frontières du Liban : professeur à la Sorbonne, ancien conseiller spécial de Kofi Annan, il a également dirigé la Mission de l’ONU en Libye (2017-2020), où il a œuvré pour la paix et la stabilité.
Son expertise en relations internationales, couplée à sa passion pour la culture, en fait un choix stratégique pour réhabiliter la place du Liban sur la scène artistique et intellectuelle mondiale. Il aura pour mission de favoriser la renaissance culturelle, d’attirer des financements internationaux et de relancer les initiatives culturelles dans un pays où les créateurs peinent à se faire entendre.
La nomination de Salamé s’inscrit dans un contexte politique clé : le nouveau gouvernement de Nawaf Salam, formé après plus de deux ans de gouvernance intérimaire, ambitionne de restaurer la confiance des Libanais envers leurs institutions. Composé de 24 ministres, il met l’accent sur la reconstruction économique et institutionnelle du pays, tout en cherchant à apaiser les tensions régionales.
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de rétablir les liens du Liban avec ses voisins arabes et la communauté internationale. Le défi est immense, notamment dans la gestion du fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Mais avec des figures respectées comme Ghassan Salamé, ce gouvernement entend marquer une rupture avec les pratiques du passé et insuffler une dynamique de réforme.
Le Conseil des ministres se réunira le 11 février pour fixer les grandes orientations de cette nouvelle administration.