Ancien leader d’Oasis, Liam Gallagher a sorti cette année un nouvel album avec John Squire, leader du groupe The Stones Roses, qui lui a donné envie de faire de la musique. Il a également fait une tournée cet été, Definitely Maybe, pour célébrer les 30 ans de la sortie du premier album d’Oasis, alors que le groupe a également annoncé son grand retour. À cette occasion, Liam nous a accordé une interview, avec une désinvolture fidèle à lui-même…
Entrevue : Tu as sorti cette année un nouvel album, Liam Gallagher John Squire. Quand tu étais adolescent, tu as assisté à un concert de John Squire, avec son groupe de The Stone Roses, et c’est ce qui t’a donné envie de faire de la musique ?
Liam Gallagher : Oui. Mon quotidien, c’était la bagarre, l’alcool et la drogue. Je me suis dit : « Merde, je vais faire ça toute ma vie ? » Je n’étais pas encore musicien, mais j’ai vu John Squire sur scène et je me suis dit : « Je veux faire ce que fait ce mec ! » Et puis j’ai rejoint un petit groupe, The Rain ( qui allait devenir Oasis, Ndlr. ) Et puis nous sommes devenus ce que nous sommes devenus…
C’est donc The Stone Roses qui t’a influencé pour devenir chanteur ?
Plus qu’un chanteur de rock, une personne. Ils m’ont inspiré pour développer ma confiance en moi. Leur musique était incroyable, et ils dégageaient une grande confiance en eux….
Tu n’avais pas confiance en toi ? Ça paraît difficile à croire…
Si, j’avais confiance en moi. Mais ils m’en ont donné encore un peu plus…
Ta voix semble s’améliorer avec les années…
Ah, merci mec. J’apprécie ! J’essaie de faire de mon mieux. En vieillissant, on veut continuer à prouver aux gens qu’on est toujours là, même si, au fil des années, je pense que j’aurais pu faire mieux sur certains disques… Ma voix, c’est la chose que je prends le plus au sérieux dans la vie, derrière ma femme, mes enfants, ma mère et mon chien. J’en tire une vraie putain de joie. Et j’en retire aussi beaucoup de sérénité. Du chaos dans le calme, et j’aime ça.
Le calme, ce n’est pas un mot que l’on associe souvent à toi…
Ouais… Mais quand je chante, je suis zen, mec. Un putain de roi zen ! Un jour, je suis zen, et l’autre jour, je rugis !
Tu as évoqué le fait de continuer à faire tes preuves en vieillissant. Comment tu vis le temps qui passe ?
Je n’ai pas le choix ! Mais, tu sais, en vieillissant, on se rend compte que la vie est précieuse. Chaque jour est plus précieux. Alors que quand on est plus jeune, on s’en fiche. En vieillissant, on se rapproche de l’endroit où on doit être, on s’assure de ne pas perdre son temps. C’est précieux, n’est-ce pas ? Et toutes ces choses mauvaises qu’on trouve cool quand on est jeune, on fait plus attention, on pense à sa santé !
Et toi, tu es en bonne santé ?
Ouais, je vais bien, mec. Je me sens bien et je vis l’instant présent.
Tu as eu votre opération de la hanche. Comment te sens-tu après ça ?
Oui, les deux hanches! (Rires), Mais je me sens bien. Je ne peux plus courir, mais je peux faire du vélo…
Tu as toujours de la physio ?
Non, non, non ! J’ai eu un peu mal ces derniers jours, mais pas de physio ! Je n’aime pas que les gens me touchent !
Pour revenir à ton album, il est très optimiste et joyeux. C’est le reflet de ton état d’esprit en ce moment ?
Oui, d’une certaine façon. J’ai des jours où je parle de tout avec optimisme, et puis j’ai des jours où je n’aime rien et où je me pose des tas de questions : pourquoi sommes-nous ici sur Terre ? Globalement, je suis à la fois un gars insouciant et qui réfléchit beaucoup. J’adore me réveiller tôt le matin, vers quatre heures, pour réfléchir sur la vie…
Et tu fais quoi à 4h du matin ?
Rien. Je m’assois au bout du lit et je médite. Je médite beaucoup.
Rassure-nous, tu es heureux quand même ?
Oui, je suis heureux en ce moment. J’ai passé quatre ans loin de la musique et c’était vraiment horrible. J’ai besoin de faire de la musique. J’ai besoin de chanter. Et je ne me soucie pas des putains de richesses que la musique m’apporte. La richesse, pour moi, c’est de le chanter en étant entouré de bons musiciens.
Les quatre années sans musique ont-elles été les pires années de ta vie ?
Ouais ! C’était de la merde. Être musicien, c’est addictif !
On sait que tu n’aimes pas chanter en solo. Tu vas poursuivre ton aventure avec John Squire ?
Même si ce n’est pas un groupe en tant que tel, côtoyer John, son excellent jeu de guitare et ses chansons me semble bien plus naturel que de jouer en solo. Je suis partant pour faire un autre disque. Je pense que ce serait criminel de ne pas en faire autre. Les gens adorent, alors oui, pourquoi pas ?
On sait que tu es un fan de Manchester City. Ça n’a pas été trop dur de collaborer avec un fan du rival, Manchester United ?
Beaucoup de mes amis sont des fans de United. Mais je ne pense pas qu’on regardera un match United-City ensemble, parce que dans ce cas, je frapperais la tête de John ! (Rires) Plus sérieusement, United est génial, City est génial. C’est bon pour la ville.
Cet été, tu as fait la tournée Definitely Maybe, pour les 30 ans de la sortie du premier album d’Oasis, alors que toi et ton frère Noel, vous étiez en conflit. Pourquoi cette tournée ?
J’ai fait cette tournée autant par protestation que par célébration.
La situation a évolué avec ton frère. Vous avez annoncé un tournée. Un album pourrait voir le jour ?
Rien de nouveau à signaler, pour le moment… Si nous réussissons cette tournée et qu’on s’entend bien, il pourrait y avoir un album d’Oasis! C’est ce que font les vrais groupes. Avançons pas à pas…
Propos recueillis par Samantha Fraser
