L’heure du bilan pour Gabriel Attal qui a planté son arbre à Matignon
En suivant la tradition, Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, a planté un érable cannelle dans les jardins de Matignon, quelques heures avant de quitter ses fonctions. Cette cérémonie discrète, réalisée dans l’intimité avec ses collaborateurs, illustre bien la situation inédite et délicate dans laquelle se trouve le gouvernement sortant, suspendu depuis 49 jours aux décisions du président Emmanuel Macron.
Gabriel Attal, plus jeune Premier ministre de la Ve République, n’aura occupé ce poste que pendant huit mois, ce qui en fait l’un des mandats les plus courts de l’histoire récente. Cependant, ces quelques mois ont été marqués par une volonté claire d’action, avec plusieurs projets de loi finalisés et prêts à être votés, malgré une frustration palpable au sein de son cabinet, qui regrette de ne pas avoir pu aller plus loin.
Parmi les réalisations notables de son mandat, on compte la constitutionalisation de l’IVG et la gestion de crises majeures, telles que les inondations dans le Pas-de-Calais et la colère des agriculteurs. Gabriel Attal a également lancé des réformes ambitieuses, comme celle du RSA, et a créé un Haut conseil des rémunérations pour mieux rémunérer le travail. Il s’est également engagé sur des sujets de sécurité et de justice, avec notamment un projet de loi sur la justice des mineurs en préparation.
Attal, conscient de la brièveté de son mandat, a pris soin de laisser à son successeur une série de textes législatifs prêts à être défendus devant le Parlement. Parmi eux, des projets portant sur la justice des mineurs, la « désmicardisation » et la fameuse « taxe lapin » pour sanctionner les rendez-vous médicaux non honorés. Bien qu’il quitte Matignon, Gabriel Attal ne renonce pas à poursuivre son action, affirmant qu’il continuera à défendre ces mesures au sein du Parlement s’il le faut.
Ainsi, malgré un passage rapide à Matignon, Gabriel Attal s’est efforcé de laisser une empreinte durable sur la politique française. Il appartient désormais à son successeur de transformer ces efforts en succès concrets pour le pays.