Ce jeudi 23 janvier, le Parlement européen a adopté à une large majorité une résolution exigeant la libération immédiate de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien détenu depuis novembre dernier par le régime d’Alger. Si ce texte a rassemblé 533 députés sur les 605 présents, il a aussi révélé une fois de plus les ambiguïtés de La France insoumise (LFI) face aux atteintes aux libertés fondamentales.
Au sein du groupe The Left, auquel appartient LFI, les divisions ont éclaté. Certains eurodéputés insoumis ont voté contre cette résolution, comme Anthony Smith, Rima Hassan, Emma Fourreau ou encore Arash Saeidi. D’autres, tels que Manon Aubry et Younous Omarjee, ont préféré s’abstenir. Une position incompréhensible lorsque l’on sait que le texte dénonçait non seulement l’arrestation de Boualem Sansal, mais également celle de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits de l’homme en Algérie.
Ce refus de défendre un écrivain emprisonné pour ses opinions jette un voile sombre sur les priorités idéologiques de LFI. Sous couvert d’une prétendue opposition à l’“impérialisme européen”, les insoumis semblent incapables de condamner fermement un régime autoritaire lorsqu’il foule aux pieds les libertés fondamentales. Une posture qui en dit long sur leur rapport trouble à des régimes jugés “alliés”, souvent au mépris des valeurs qu’ils prétendent défendre.
Mais cette position n’est pas une surprise pour un parti qui semble systématiquement choisir de s’opposer à tout ce qui pourrait renforcer l’autorité ou la souveraineté de la France. En effet, La France insoumise préfère se ranger du côté du régime algérien, refusant de dénoncer ses abus et soutenant implicitement un pouvoir qui défie ouvertement notre pays. Dans les débats sur l’immigration ou la sécurité, par exemple, LFI s’oppose systématiquement aux propositions de fermeté portées par le Ministre de l’intérieur Bruno Retailleau. Leur logique va même jusqu’à défendre des mesures pour faciliter le maintien en France de ressortissants Algériens expulsés, alors même que le régime d’Alger refuse régulièrement de reprendre ses propres citoyens.
L’attitude de LFI s’inscrit dans un contexte où le régime algérien multiplie les provocations envers la France : expulsion de journalistes français, rhétorique anti-française dans les médias officiels et non-coopération sur les questions migratoires. Malgré cela, les Insoumis préfèrent défendre une posture idéologique marquée par l’anti-francisme, quitte à se ranger du côté d’un régime liberticide.
L’attitude de LFI n’est pas passée inaperçue. À droite comme à gauche, les critiques se multiplient. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a qualifié ceux qui ont voté contre de « nouveaux staliniens », rappelant les mêmes travers idéologiques qui ont conduit à défendre, autrefois, les oppressions du bloc soviétique. Un parallèle cinglant, mais terriblement juste.
En soutenant tacitement ou explicitement le silence autour de Boualem Sansal, La France insoumise montre qu’elle ne défend pas la liberté, mais une vision sectaire où l’idéologie prime sur les principes. La vérité est simple : un écrivain n’a rien à faire en prison. Et les libertés ne se divisent pas selon les intérêts politiques.