LFI menace Macron de destitution : la classe politique agacée et divisée »
Ce dimanche 18 août 2024, La France insoumise (LFI) a lancé une menace de destitution à l’encontre du président Emmanuel Macron, l’accusant de ne pas reconnaître les résultats des législatives de juillet. Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard ont publié une tribune dans La Tribune, dénonçant ce qu’ils considèrent comme une violation des obligations présidentielles par Macron. Ils demandent ainsi la nomination d’un Premier ministre de gauche, conformément aux résultats électoraux.
Cependant, cette initiative a rencontré une forte opposition, non seulement du gouvernement mais aussi de certaines personnalités du Nouveau Front populaire (NFP), la coalition à laquelle appartient LFI. Le Parti socialiste (PS), deuxième groupe le plus important du NFP à l’Assemblée nationale, a rapidement pris ses distances. Olivier Faure, chef du PS, a déclaré que cette proposition n’engage que LFI et qu’une motion de censure serait une réponse plus appropriée. Rachid Témal, sénateur PS, a également rejeté l’idée, la qualifiant d’irréaliste et d’impraticable.
La réponse du gouvernement a été tout aussi sévère. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a dénoncé une tentative de plonger la France dans l’anarchie, tandis qu’Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice démissionnaire, a qualifié la proposition de “lunaire” et extrémiste.
Malgré ces critiques, certains membres de LFI, tels qu’Antoine Léaument, ont défendu la proposition, affirmant que la destitution présidentielle est prévue par la Constitution et que le problème démocratique actuel réside dans la conduite de Macron.
En l’absence de soutien du PS et face à l’opposition du gouvernement, il est peu probable que cette initiative aboutisse, mais elle a néanmoins ouvert un débat intense sur la légitimité des institutions et la réponse à apporter à ce qu’une partie de la gauche considère comme un manquement grave de la part du président.