LFI et les écologistes s’opposent au gel des dépenses imposé par l’exécutif démissionnaire

Entrevue 1

Alors que la France attend la formation d’un nouveau gouvernement, l’actualité politique est marquée par une polémique sur la gestion budgétaire en cours. Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, a récemment adressé aux ministères des « lettres de plafonds » qui fixent les grandes lignes du budget pour 2025. Cette démarche vise à maintenir une certaine continuité tout en établissant une trame budgétaire pour l’avenir. Toutefois, cette initiative suscite une vive controverse.

Les controverses autour des lettres plafonds

Les « lettres de plafonds » imposent un gel des dépenses publiques à 492 milliards d’euros, avec un objectif de réaliser dix milliards d’euros d’économies. Bien que Matignon présente cette mesure comme une démarche technique visant à donner de la visibilité budgétaire aux administrations, elle est perçue par certains comme une manœuvre politique de dernière minute. Les critiques sont particulièrement sévères de la part des membres du Nouveau Front populaire (NFP) et des écologistes.

Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, dénonce une « décision scandaleuse » de la part d’un gouvernement en fin de mandat. Selon lui, il n’est pas acceptable que l’exécutif sortant impose des coupes budgétaires alors qu’il a perdu sa légitimité aux urnes. Cette opinion est partagée par la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui considère la préparation du budget comme une affaire hautement politique, non adaptée à une gestion des affaires courantes.

Alexis Corbière, ancien membre de La France insoumise, et le sénateur socialiste Rachid Temal ajoutent leur voix à la critique, soulignant que le budget est un acte profondément politique et qu’il revient au nouveau gouvernement, une fois nommé, de le préparer.

La défense de l’exécutif démissionnaire

Pour sa part, Matignon défend cette initiative en arguant qu’elle est nécessaire pour éviter une crise budgétaire. L’objectif de ce « budget réversible » est de préparer le terrain pour le prochain gouvernement tout en respectant les engagements de réduction du déficit public sous la barre des 3% d’ici 2027. Le député LIOT Charles de Courson, rapporteur général du Budget à l’Assemblée, exprime néanmoins des doutes sur la légitimité de cette approche, plaidant pour un respect plus scrupuleux des institutions et de la démocratie.

L’Appel à l’urgence

Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, appelle à une action immédiate de la part d’Emmanuel Macron. Elle demande la nomination rapide de Lucie Castets au poste de Premier ministre, une démarche qu’elle considère essentielle pour permettre au Nouveau Front populaire de proposer un budget qui reflète ses priorités politiques. Elle insiste sur le fait que le nouveau gouvernement est prêt à gouverner et à présenter un budget révisé dans les délais impartis.

En conclusion, la gestion budgétaire par un gouvernement démissionnaire soulève des questions de légitimité et de continuité politique. Tandis que le débat s’intensifie, l’attention se tourne vers la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale et la préparation du budget pour 2025.

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