L’extreme droite allemande exclue sur groupe identitaire européen

Entrevue 1

Le parti d’extrême droite allemand, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), a été exclu du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen le jeudi 23 mai. Cette décision affecte neuf élus allemands, dont Maximilian Krah, et survient à la suite de plusieurs scandales impliquant ce dernier.

Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD pour les prochaines élections européennes, a été au cœur de controverses qui ont poussé le groupe ID à prendre des mesures. Parmi les incidents les plus graves, Krah a récemment déclaré qu’un membre de la SS « n’est pas automatiquement criminel », une affirmation qui a provoqué l’indignation au sein des autres formations de la droite identitaire européenne.

En parallèle, l’un des assistants de Krah au Parlement européen, Jian Guo, fait l’objet d’accusations d’espionnage pour le compte de Pékin, ce qui a conduit à son arrestation fin avril par le parquet fédéral allemand.

La décision d’exclusion intervient deux jours après que Jordan Bardella, président et tête de liste du Rassemblement National (RN) pour les élections européennes de juin, a annoncé la rupture de l’alliance entre son parti et l’AfD. Le Bureau du groupe ID, présidé par l’Italien Marco Zanni de la Lega, a confirmé l’exclusion avec effet immédiat.

Jean-Paul Garraud, président de la délégation française au sein du groupe ID, a déclaré que toutes les délégations avaient été consultées et que la décision avait été prise en raison des propos inadmissibles de Krah, qui engageaient selon lui l’ensemble de l’AfD.

Malgré l’exclusion, l’AfD reste optimiste quant à sa capacité à constituer un groupe fort au Parlement européen après les élections du 9 juin. Le parti a toutefois pris des mesures contre Maximilian Krah, le privant de tout meeting et événement de campagne jusqu’à nouvel avis, bien qu’il soit maintenu en tant que tête de liste.

Le groupe ID, qui comptait jusqu’alors 59 eurodéputés issus de huit pays, voit cette exclusion réduire son effectif. Les principales délégations du groupe proviennent de la Lega italienne et du RN français. Les sondages prévoient une montée en puissance des forces nationalistes lors des prochaines élections, avec des discussions en cours pour un éventuel rapprochement entre le groupe ID et les Conservateurs et Réformistes Européens (CRE), malgré les divergences persistantes.

En conclusion, cette exclusion marque une étape significative pour l’AfD et le groupe ID, soulignant les tensions internes et les défis auxquels sont confrontées les alliances au sein du Parlement européen.

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