Le musée Carnavalet à Paris présente une exposition intitulée Paris 1793-1794, une année révolutionnaire, qui propose une réinterprétation nuancée et documentée de la Terreur révolutionnaire. Ouverte depuis le 16 octobre 2024, l’exposition se penche sur cette période complexe et violente de l’Histoire de France, souvent sujette à des légendes et des idées reçues. L’initiative cherche à aller au-delà des représentations classiques, en exposant des objets rares, comme une lettre inachevée de Robespierre ou encore une reliure autrefois prétendue être faite en peau humaine, finalement confirmée comme de la peau de mouton.
L’exposition se démarque par une scénographie thématique qui explore les contradictions de la période. Elle commence par une reconstitution de la salle de la Convention nationale, puis aborde la vie quotidienne des Parisiens sous la Révolution, avec des pièces exceptionnelles telles que des marionnettes utilisées pour informer la population. L’exposition dévoile également les grands bouleversements de l’époque : l’abolition de l’esclavage en février 1794, la standardisation des poids et mesures, ainsi que l’ouverture du musée du Louvre. Cependant, le visiteur est rapidement confronté à la violence de la Terreur, avec des archives poignantes comme le procès d’Olympe de Gouges ou la mort du jeune fils de Louis XVI.
La partie la plus marquante de l’exposition est probablement la manière dont elle retrace la construction du « mythe Robespierre ». La Terreur n’a pas seulement été marquée par la répression violente et les exécutions, elle a aussi façonné la mémoire collective avec Robespierre comme symbole central. Cette exposition unique rappelle l’importance de se confronter aux ambiguïtés et à l’héritage de cette période trouble, tout en mettant en lumière les efforts des historiens pour démêler les faits des légendes qui entourent cette époque.