Dans un contexte politique européen tendu, les dirigeants du continent se sont réunis ce jeudi à Budapest pour afficher un front uni face au retour inattendu de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Malgré l’absence remarquée du chancelier allemand Olaf Scholz, plongé dans une crise politique intérieure, l’atmosphère était marquée par la volonté de renforcer les liens entre l’Europe et l’Amérique.
« Nous avons démontré que l’Europe pouvait prendre son destin en main quand elle était unie », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Emmanuel Macron a ajouté que le moment était décisif pour l’Europe, se demandant si elle voulait laisser d’autres écrire son histoire, notamment à travers les conflits menés par Vladimir Poutine ou les choix stratégiques de la Chine.
Le sommet, qui s’est tenu dans le stade Puskas Arena, a vu la participation de près de quarante chefs d’État et de gouvernement, mais a également été le théâtre d’une absence significative, celle du leader allemand. La situation en Ukraine et les implications d’un éventuel désengagement des États-Unis sous Trump ont occupé une place centrale dans les discussions.
L’Ukraine en première ligne
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a souligné l’importance de maintenir une forte alliance transatlantique. Il a mis en garde contre toute concession à la Russie, affirmant qu’une telle démarche serait « inacceptable » pour Kiev et « suicidaire » pour l’Europe. Son appel à une solidarité accrue avec l’Ukraine a été entendu dans un climat d’incertitude quant à l’avenir de l’aide américaine.
Les conséquences potentielles de l’élection de Trump sur l’économie européenne ont également été soulevées. Le plan de Trump de réintroduire des droits de douane élevés sur les produits importés pourrait déstabiliser les économies européennes dépendantes des exportations, créant un climat d’angoisse au sein des capitales du continent. Guntram Wolff, du think tank Bruegel, a commenté que l’Europe ne semblait pas prête à un tel scénario, manquant de plans concrets pour répondre aux défis à venir.
Des enjeux stratégiques pressants
Alors que les dirigeants européens tentent de faire face à la menace d’une politique étrangère américaine plus imprévisible, le soutien à l’Ukraine, la gestion des droits de douane, et la transition énergétique sont des sujets cruciaux. Les responsables de l’UE ont reconnu la nécessité d’une plus grande autonomie stratégique, mais semblent maintenant contraints d’agir face à des événements qu’ils espéraient éviter.
Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois et hôte de la réunion, a souligné l’importance de maintenir un dialogue constructif tout en reconnaissant les défis posés par Trump. En effet, des rumeurs circulent sur la possibilité d’une intervention surprise de Trump par vidéoconférence lors d’un dîner entre dirigeants, une situation qui pourrait susciter des réactions variées parmi les participants.
Un avenir incertain
Au-delà de ces enjeux, les discussions de Budapest viseront à établir un nouveau pacte européen pour la compétitivité, avec la participation de figures influentes comme Mario Draghi et Christine Lagarde. La réunion de la Communauté politique européenne (CPE) vise à rassembler des dirigeants d’un large éventail de pays, allant des candidats à l’adhésion à ceux qui ont quitté l’UE.
Alors que l’Europe fait face à des défis sans précédent, la nécessité d’une réponse unie et proactive à la politique de Trump semble plus urgente que jamais. Les dirigeants européens doivent naviguer dans des eaux troubles, armés de la conviction que leur destin doit être façonné par eux-mêmes et non dicté par des acteurs extérieurs.