Depuis le début du mois de mars, l’euro s’offre un impressionnant regain de vigueur, bondissant de 5 % pour atteindre 1,09 dollar. Une performance qui ne doit rien au hasard : entre l’Union européenne qui ouvre grand le carnet de chèques pour muscler sa défense et les États-Unis qui s’enfoncent dans l’incertitude économique, la balance penche nettement en faveur du Vieux Continent.
D’un côté, Bruxelles met les bouchées doubles pour faire de l’Europe une puissance militaire digne de ce nom. Ursula von der Leyen l’a annoncé sans détour : l’ère du pacifisme budgétaire est révolue et il va falloir sortir les milliards pour financer l’effort de guerre. Résultat, les investisseurs s’emballent et les devises européennes en profitent. La couronne suédoise grimpe de 7 %, le zloty polonais de 5 %… Tout ce qui touche de près ou de loin aux industries de défense se retrouve propulsé sur le devant de la scène.
De l’autre, l’Amérique de Donald Trump se prend les pieds dans le tapis. Entre ses menaces de surtaxer à tout-va et son discours flou sur une prétendue « transition économique », le marché commence sérieusement à s’inquiéter. Wall Street vacille : le Dow Jones recule de 2 %, le S&P 500 plonge de 2,7 % et le Nasdaq dégringole de 4 %, avec des poids lourds comme Nvidia qui boivent la tasse.
Face à ce désordre, les capitaux fuient les États-Unis et se réfugient en Europe. L’indice STOXX 600, baromètre des marchés européens, affiche une hausse de 6,55 % depuis le début de l’année, prouvant que les investisseurs préfèrent miser sur un continent qui investit et se structure, plutôt que sur une Amérique aux perspectives brumeuses. L’euro, lui, s’installe confortablement en haut du panier, prêt à profiter encore un peu plus des turbulences outre-Atlantique.