L’État entre au capital de la filiale de Sanofi pour sauver la production de Doliprane en France

21 octobre, 2024 / Entrevue

Le gouvernement français a annoncé, dimanche, un accord tripartite avec Sanofi et le fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) concernant la cession de 50 % de la filiale Opella, qui commercialise le Doliprane et d’autres médicaments sans ordonnance. Bpifrance, la Banque publique d’investissement, sera actionnaire minoritaire pour garantir que les exigences en matière d’emploi, de production et d’investissement soient respectées.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, a souligné que l’État avait obtenu des garanties fermes sur le maintien de l’activité en France. Ces engagements incluent la préservation des 1 700 emplois sur les sites de Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise), ainsi que la production de paracétamol sur le sol français. L’État, via Bpifrance, s’assurera de veiller au respect de ces conditions en détenant 1 % du capital d’Opella, avec un siège au conseil d’administration.

Le projet de cession a suscité des débats politiques, certains accusant le gouvernement de mettre en péril la souveraineté sanitaire française en laissant une entreprise stratégique passer sous contrôle américain. Pour apaiser ces inquiétudes, des sanctions financières sont prévues en cas de non-respect des engagements sur l’emploi et la production.

Bpifrance, déjà investie dans le secteur pharmaceutique, a justifié son implication en rappelant ses ambitions dans le domaine de la santé, avec 10 milliards d’euros d’investissements prévus dans les années à venir.