Sorti en 1974, Les Valseuses, réalisé par Bertrand Blier, est un film qui a marqué son époque tout en suscitant des débats houleux. Adapté du roman éponyme de Blier, ce long-métrage provocateur raconte la cavale de deux jeunes marginaux, Jean-Claude (Gérard Depardieu) et Pierrot (Patrick Dewaere), accompagnés de Marie-Ange (Miou-Miou), une jeune femme frigide et soumise. Présenté à l’époque comme une « comédie noire érotique », le film a choqué par ses dialogues crus et ses scènes de sexe explicites, tout en devenant un succès commercial avec plus de 3 millions d’entrées en France lors de sa première exploitation.
Une transgression qui divise
À sa sortie, Les Valseuses a été encensé par certains pour sa liberté narrative et dénoncé par d’autres pour son contenu jugé immoral. Le film dépeint une jeunesse désabusée des années 1970, éprise de liberté et en rupture avec les normes sociales. Cependant, la mise en scène des comportements des deux protagonistes — marqués par des violences sexuelles banalisées — a contribué à en faire un symbole problématique à l’ère post-#MeToo. Des dialogues aujourd’hui perçus comme des illustrations de la culture du viol, couplés à l’objectification des femmes, jettent une ombre sur ce qui reste un jalon important du cinéma français.
Une postérité controversée
Avec un casting emblématique comprenant Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou, Les Valseuses a révélé de nouveaux talents et affirmé le style audacieux de Bertrand Blier. Si le film continue de susciter des débats sur son contenu et son héritage, il demeure une œuvre incontournable pour comprendre l’évolution des mœurs et des représentations dans le cinéma français. En dépit de sa controverse, le film est régulièrement réédité et étudié, témoignant de son impact durable, tout en soulevant des questions cruciales sur la manière dont les œuvres d’art vieillissent à travers les époques.