Les universités d’été de Zemmour : populisme et spectacle, la nouvelle stratégie de Reconquête!
Ce week-end, le Vaucluse a été théâtre d’une rencontre inédite entre ferveur culturelle de droite et populisme lors des Universités d’été de Reconquête!, le parti d’Éric Zemmour. Près de 1800 fidèles à Orange ont répondu à l’appel, marquant un moment clé pour le parti zemmouriste, qui cherche à se relancer après plusieurs revers politiques notamment la claque des dernières élections législatives.
Le polémiste et ancien journaliste a choisi Orange, ville symbolique où il a réalisé ses meilleurs scores électoraux, afin de poser les bases de sa stratégie pour l’élection présidentielle de 2027. Dans un décor parsemé de drapeaux tricolores et de slogans populistes, l’objectif était clair : rallier son électorat autour de discours enflammés et de performances culturelles marquantes.
Parmi les moments forts de l’événement, la prestation de Mila a particulièrement retenu l’attention. Connue pour ses propos controversés sur l’islam en 2020, qui lui avaient valu des menaces et du harcèlement en ligne, la jeune femme semble aujourd’hui pleinement embrasser une nouvelle forme d’engagement politique auprès de la droite identitaire. Elle a interprété plusieurs titres, dont « Je vais t’aimer » de Michel Sardou et sa propre chanson, « La Flèche », devant un public conquis. Ce concert symbolise un virage pour Mila, qui devient une figure culturelle pour les mouvements d’extrême droite, à l’image des autres influenceurs présents.
Dans ses discours, Éric Zemmour n’a pas manqué de s’en prendre au système politique actuel, qu’il dénonce comme inefficace et déconnecté des réalités du peuple. Sa critique du nouveau Premier ministre Michel Barnier a été cinglante, le qualifiant de symbole du « non-choix macronien. » Zemmour s’est posé en champion d’un populisme décomplexé, visant à libérer la France de ce qu’il considère comme l’emprise des élites.
En parallèle, Reconquête! cherche à se repositionner en investissant le champ culturel, un tournant stratégique pour peser à nouveau dans le débat public. Aux côtés de figures comme Mila, Yohan Pawer, Thaïs d’Escufon… Zemmour mise sur ce qu’il appelle « le combat culturel contre la gauche » pour rallier une jeunesse encore hésitante.
Ce mélange atypique entre concert et discours politiques marque un tournant pour le mouvement de Zemmour, qui, malgré des difficultés électorales, cherche à s’imposer comme une force incontournable dans la recomposition de la droite française, en vue des prochaines échéances électorales.