Les tensions montent au sein du Parti socialiste (PS) alors que des désaccords se dessinent concernant la stratégie adoptée par Olivier Faure dans le cadre du Nouveau Front populaire (NFP). Lors d’un conseil national extraordinaire, les courants minoritaires ont vivement critiqué la direction du parti, réclamant une ouverture des discussions avec d’autres forces politiques en dehors du NFP afin de constituer une majorité plus large et contraindre Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre de gauche.
Critiques de la stratégie actuelle
Kamel Chibli, vice-président de la région Occitanie, met en garde contre le risque de voir le groupe socialiste passer de 60 à 15 députés en cas de dissolution anticipée. Il qualifie la stratégie actuelle de «irresponsable» et irréaliste, soulignant qu’il est illusoire de prétendre gouverner avec seulement 193 députés.
En réponse, la direction du PS défend sa stratégie de construire des majorités «texte par texte», soutenant que certains sujets, comme le pouvoir d’achat ou l’abrogation de la réforme des retraites, bénéficient d’un soutien populaire suffisant pour rallier des députés au-delà du NFP.
Les inquiétudes autour de Lucie Castets
Lucie Castets, pressentie pour le poste de Première ministre, suscite des interrogations après ses déclarations sur le conflit israélo-palestinien et le nucléaire. Certains membres du PS craignent qu’elle ne parvienne pas à s’affirmer face à l’influence de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise (LFI). Dieynaba Diop, députée et porte-parole du PS, rappelle pourtant que Castets a été proposée par le Parti socialiste lui-même.
Appels à clarification et à l’unité
Hélène Geoffroy, représentante d’un courant minoritaire proche de François Hollande, appelle à une convention pour clarifier la ligne du parti, exprimant sa réticence à soutenir des actions qui précipiteraient la chute d’un gouvernement potentiel. Elle souligne la nécessité de compromis et de ne pas céder à la tentation de la protestation facile.
Le débat sur la stratégie du PS s’annonce intense lors des universités d’été du parti à Blois, prévues à la fin août, alors que la direction critique les courants minoritaires pour leur manque de propositions concrètes et leur désir perçu de se démarquer dans une période cruciale.