Les députés socialistes ont déposé une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, dénonçant une « trumpisation » du débat public et une supposée complaisance avec les idées du Rassemblement national. En ligne de mire, les récentes prises de position du Premier ministre sur la « submersion » migratoire à Mayotte et le débat sur le droit du sol initié par le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
Le PS accuse également l’exécutif d’avoir légitimé des thématiques portées par l’extrême droite, notamment avec l’adoption d’un texte restreignant le droit du sol à Mayotte ou les propos du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau critiquant une décision de justice annulant l’expulsion de l’influenceur algérien Doualemn. La motion pointe également la loi sur la justice des mineurs et des mesures environnementales jugées régressives.
Toutefois, cette motion n’a aucune chance d’aboutir. Avec une majorité relative, le gouvernement ne peut être renversé qu’avec l’appui du Rassemblement national, qui a d’ores et déjà annoncé qu’il ne voterait pas le texte. Le RN, par la voix de son porte-parole Thomas Ménagé, accuse le PS de vouloir uniquement discréditer les déclarations du Premier ministre, jugées « pleines de bon sens » malgré leur insuffisance.
L’examen de la motion devrait avoir lieu mercredi, mais il s’agit avant tout d’un coup politique sans véritable enjeu parlementaire. Pour les socialistes, l’objectif est de marquer leur opposition à un exécutif qu’ils jugent en pleine dérive idéologique. Un positionnement qui leur permet aussi de se distinguer alors que le paysage politique se recompose en vue des échéances électorales à venir.